Après les révélations de nos confrères des DNA suite au suicide d'Emmanuel Walch, ancien aumônier au collège épiscopal de Saint-Etienne et visé par une plainte pour viol, l'archevêque de Strasbourg Monseigneur Ravel a tenu à réagir dans un communiqué.
C'est un caillou de plus dans la botte pourtant déjà bien fournie de l'Eglise catholique. Et il a fallu une révélation de nos confrères des DNA ce dimanche 8 janvier pour pousser l'archevêché de Strasbourg à réagir.
En effet, le quotidien alsacien révèle que l'homme qui s'est suicidé à Bernolsheim le 1er janvier dernier avec sa maman de 83 ans est un ancien prêtre, aumônier au collège épiscopal de Saint-Etienne de Strasbourg entre 2003 et 2009. Un ancien aumônier visé par une plainte pour viol depuis l'été 2022, une plainte déposée par une ancienne élève, âgée de 15 ans au moment des faits.
Le hic, c'est que ce prêtre était déjà dans les radars d'une suspicion pédopornographique : en 2009, il avait été découvert que l'homme discutait en ligne avec des mineurs, année au cours de laquelle il a été promu curé-doyen dans le Haut-Rhin. Et plus grave, celui-ci a été condamné en 2013 par le tribunal correctionnel de Colmar à une peine de six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographique.
L'étonnement et les interrogations de Monseigneur Ravel
Condamnation suite à laquelle, il avait été renvoyé de l'Etat clérical en 2014. Tout cela laisserait entendre que l'archevêché savait mais n'a rien fait, de quoi pousser l'actuel archevêque de Strasbourg, Monseigneur Ravel à réagir dans un communiqué.
"Je ne peux taire mon étonnement et un certain nombre de questions en ayant repris récemment ce dossier que je croyais clos. Mon étonnement devant la soudaine mutation d’Emmanuel Walch en 2009 et sa nomination-promotion comme curé-doyen en charge de jeunes dans le cadre de ses missions. Quelles responsabilités pénales et morales de l’Institution dans la connaissance et dans le traitement du dossier en 2009-2010 ? Pourquoi rien de ce qui semble connu en 2009-2010 n’est mentionné lors du procès de mars 2013 portant exclusivement sur des faits délictueux de 2011-2012 ? Il est clair que si, à l’encontre d’Emmanuel Walch, l’action publique pénale est éteinte, il n’en reste pas moins à établir certaines responsabilités pénales au plan de la Justice française comme au plan de la Justice de l’Église."
Voilà qui jette un pavé dans la mare, l'archevêque de Strasbourg tenant à poser les questions qui fâchent quant à la réalité des faits connus par l'autorité religieuse strasbourgeoise en 2009.
En tout cas, le décès de l'ancien aumônier met un terme aux actions publiques le concernant.