La brasserie Kohler-Rehm va faire l'objet d'une vente aux enchères. Tables, chaises, vaisselle, mais aussi matériel de cuisine vont être vendus aux plus offrants. L'histoire de cette institution, fermée depuis octobre 2020, va trouver son point final ce mardi 29 mars.
"La jolie terrasse au soleil, les repas en famille, l'ambiance brasserie..." Gérard Wagner est Strasbourgeois. Il connaît forcément la brasserie Kohler-Rehm, ancienne pâtisserie de renom, une enseigne qui fait partie du paysage de la ville. Il a donc bien conscience que la vente aux enchères qu'il dirigera ce mardi 29 mars n'est pas tout à fait comme les autres.
Les locaux de la brasserie doivent être entièrement vidés. "C'est le boulot, sourit le commissaire de justice en contemplant la devanture emblématique du restaurant de la place Kléber. Mais c'est vrai qu'on a un peu l'impression de vivre la fin d'un petit bout de l'histoire de la ville."
En octobre 2020, la crise sanitaire portait l'estocade à une institution de la restauration strasbourgeoise en perte de vitesse : l'établissement était placé en liquidation judiciaire et contraint de fermer. Aujourd'hui, le bâtiment doit se trouver un avenir. Qui passe par un ultime ménage de son passé.
500 tables, un coffre-fort, des toilettes : tout doit disparaître
Tables, chaises, vaisselle, tout le mobilier sera vendu. De même que les éléments de décor en bois et marqueterie, les luminaires... "Il y a des choses un peu insolites, comme des paquets de paille, alors qu'on n'a plus le droit d'en utiliser en France, détaille le commissaire de justice. Un monte-charge, un coffre-fort, des toilettes suspendues...
Mais ce qui va sans doute le plus intéresser les acheteurs, c'est le matériel de cuisine : les plans de travail en inox, par exemple, c'est la base pour un restaurateur qui s'installe."
Les acheteurs, qui seront essentiellement des professionnels, anticipe Gérard Wagner. Les particuliers, s'ils veulent un souvenir, un verre ou une assiette, vont devoir patienter jusqu'à la toute fin de la vente. "Nous vendrons par lots, par exemple 500 tables d'un coup. Si elles ne trouvent pas preneurs, nous diviserons petit à petit, par centaines d'abord, etc... Pas de vente aux détails dans un premier temps!
Ce sont forcément des restaurateurs voulant s'équiper qui vont venir. Ici, mais le plus souvent dans des pays en développement, qui sont moins regardants sur la modernité du matériel. Des négociants investissent pour eux."
La vente débutera mardi 29 mars à 8h30 par la visite des lieux et la découverte des lots à vendre. Elle pourra s'étendre jusqu'en début d'après-midi, avec une priorité : vendre tout, afin de libérer le vaste local, qui devrait être reloué dans les prochains mois.
Bientôt une grande enseigne commerciale?
"Il y a quelques pistes, plutôt des grandes marques commerciales que de la restauration, explique M. Wagner, également chargé de trouver un repreneur de bail. La place Kléber n'a plus le lustre d'antan, beaucoup hésitent à y investir..."
Les nostalgiques pourront pénétrer une dernière fois dans la brasserie telle qu'ils l'ont connue ou presque lors de cette vente aux enchères puisqu'elle est ouverte à tous. Elle sera vidée dans les jours qui suivent la vente, chacun étant chargé de venir récupérer ses achats rapidement.