C’est un appel à témoin inédit qui est lancé ce lundi 10 janvier par l’Orchestre universitaire de Strasbourg. Pour fêter ses 60 ans d’existence, l’institution culturelle cherche à recueillir la parole des anciens membres de sa formation dans le but d’éditer un livre.
2022, année historique pour l’Orchestre universitaire de Strasbourg. L’institution soufflera en grande pompe ses soixante bougies à l’occasion d’un concert anniversaire en juin prochain, mais en attendant, elle a décidé de partir à la recherche de son histoire.
Ce lundi 10 janvier, elle lance un appel à témoin pour retrouver quelques-uns de ses anciens membres prêts à partager leur vécu.
"C’est intéressant de retourner dans le passé et d’enquêter sur les archives", confie Michaël Reibel. C’est à ce volontaire en service civique que revient la charge de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour le compte de l’orchestre. Un travail de mémoire colossal, auquel il convie les anciens musiciens mais aussi les anciens chefs d’orchestre ayant officié entre 1961 et aujourd’hui.
On recherche des documents d’archives, comme des photos, des partitions, des affiches de concert
Michaël Reibel, Orchestre universitaire de Strasbourg
"Le but c’est de rencontrer tout le monde et de recueillir les anecdotes, les histoires de chacun, les relations qui pouvaient se nouer. On recherche aussi des documents d’archives, comme des photos, des partitions, des affiches de concert. Tout ce qu’on a du mal à trouver sur internet notamment".
Une démarche inédite pour la formation qui rassemble depuis soixante ans quelque soixante-dix étudiants, personnels et enseignants de l’Université de Strasbourg.
"Il y avait déjà eu des travaux de recherche menés par le passé, mais par manque de temps, ça n’a jamais été approfondi à ce point. Pourtant l’histoire et la portée de cet orchestre sont importantes", note Michaël Reibel.
Un orchestre vecteur de lien
Créé par Erwin List d’abord sous la forme d’un orchestre de musique de chambre, l’ensemble musical s’est peu à peu étoffé pour atteindre sa dimension symphonique actuelle, se déclinant en un orchestre baroque et divers ensembles de musique de chambre. Au-delà de sa portée musicale, il revendique également être devenu vecteur de lien, favorisant l’intégration des étudiants.
"Dans l’ensemble, il y a des étudiants de tous horizons qui sont là parce qu’ils ont envie de se retrouver, de jouer ensemble. Il y a encore ce cliché de dire que musique classique et jeunesse ça ne va pas ensemble, pourtant on démontre le contraire. Le but, c’est de rendre accessible la musique classique à tout le monde".
Une ouverture que confirme Isabelle, ancienne second violon. "Il y avait un certain nombre d’étudiants étrangers et une très bonne ambiance. J’en garde un très bon souvenir à la fois pour la musique et surtout pour la rencontre avec les uns et les autres. Si je me souviens bien le premier violon était pilote de chasse, il nous racontait comment ses vols se passaient. Il y avait des gens très divers, très chouettes. Ça a été très riche, très fort", se souvient celle qui est devenue professeur de mathématiques.
Un témoignage qui rejoindra peut-être le futur ouvrage d'archives que compte éditer l'orchestre pour rappeler au grand public le chemin culturel et social parcouru jusqu’à aujourd’hui.
Ceux qui souhaiteraient y contribuer sont invités à contacter Michaël Reibel (volontaire.ous@gmail.com - 06 74 88 28 65). Ce dernier proposera des entretiens au local de la fédération étudiante AFGES, place de l’université à Strasbourg, durant les cinq prochains mois.