La campagne de Benoît Hamon semble stagner dans les sondages et sur le terrain. Les militants restent malgré tout mobilisés dans une élection plus incertaine que jamais.
Qu’elle est loin la ferveur de la campagne de 2012 ! Les troupes répondent toujours présentes sur le terrain, mais peinent à s’imposer dans une campagne d’une configuration totalement inédite. Crédité de 12% d’intentions de vote au premier tour, c’est un euphémisme de dire que Benoît Hamon ne déclenche pas l’hystérie des foules.
Sur le terrain, les militants n’abandonnent pas pour autant. Opération tractage sur les marchés strasbourgeois ce week-end et malgré la pluie, les partisans de l’ancien ministre de l’Education nationale mettent le paquet sur l’argument massue : le social.
Dans les discussions, c’est surtout le sujet du revenu universel qui revient, comme si cette mesure masquait tout le reste du programme.
Mais les militants l’assurent, l’accueil sur les marchés est loin d’être hostile au candidat.
Victor Gasia, militant PSEn tant que militant, la vie d’un militant de Benoît Hamon sur le marché, elle n’est pas catastrophique, loin de là
La difficulté pour le parti au pouvoir, c’est surtout de mobiliser l’ensemble des troupes derrière le programme très marqué à gauche de l’ancien ministre frondeur.
Les militants déboussolés ont parfois du mal à se reconnaître dans ces mesures. La faute aussi à l’image écornée d’une gauche usée par cinq années au pouvoir, qui ne peut plus utiliser l’argument de la nouveauté et de l’alternance comme en 2012.
Selon la 1ère secrétaire du PS dans le Bas-Rhin, Pernelle Richardot, ce manque d’entrain s’explique aussi par la configuration particulière de cette élection et le risque immense que la gauche ne soit pas présente au 2e tour.
Avec le spectre d’un nouveau 21 avril 2002, le vote utile n’est en tout cas pas du côté du candidat de la majorité.Il y a une tendance lourde à se dire "votons utile dès le premier tour".
Un second souffle difficile à trouver pour celui que personne ne voyait gagner la primaire il y a encore quelques mois. Le candidat socialiste sera en meeting ce dimanche à Bercy. Sans doute l’un des meetings –clefs de la campagne, où son équipe espère une véritable démonstration de force.
