Une mère de famille, membre du collectif Citoyen handicap, est restée plusieurs heures ce mercredi matin au sommet de l'échafaudage d'une tour à Strasbourg. Elle a déployé une banderole pour réclamer davantage de moyens pour les enfants handicapés et le recrutement d'éducateurs spécialisés.
Les membres du collectif Citoyen handicap (CCH) se sont mobilisés une nouvelle fois ce mercredi dans plusieurs villes de France, dont Strasbourg, pour dénoncer le manque d’auxiliaires de vie scolaire (AVS). Dans la capitale alsacienne, Marie Lettler, une mère de famille, se trouvait ce matin au sommet de l'échafaudage de l'ex Maison du bâtiment à Strasbourg, place de Haguenau. "Suite à notre dernière action, (au mois de septembre), n'ayant pas obtenu satisfaction, j'ai raccroché notre banderole tout en haut des échafaudages", avait-elle annoncé sur les réseaux sociaux. Présente dès 4 heures du matin, avec "à boire et à manger pour tenir un bout de temps", elle a été sécurisée par un pompier envoyé au sommet de la grue, et a fini par redescendre à 12h30, ayant été "entendue".
Le collectif a obtenu en partie satisfaction: "Les élèves dont la scolarité est en péril par manque d'AVS bénéficieront de soutien scolaire. Les inspecteurs, parents et écoles concernés seront prévenus dès demain. Par contre nous ne savons pas encore comment se passera la prochaine rentrée... Et concernant la MDPH [Maison départementale des personnes handicapées, ndlr], nous attendons avec impatience les remaniements expliqués par Mme Autier [la directrice, ndlr], censés améliorer et clarifier le suivi des dossiers."
Le collectif citoyen handicap protestait contre les conditions de recrutement des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et l'opacité des décisions rendues par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il a mené cette nouvelle action car depuis leur précédente opération, "rien n'a bougé", a expliqué Estelle Hoffer, qui était montée en haut d'une grue le 19 septembre. "Le système ne fonctionne pas, chaque rentrée, en septembre, c'est la cata".
Un inspecteur académique, arrivé sur place avec une de ses collègues, lui a répondu que les problèmes à l'origine de cette "cata" ont été identifiés et seront modifiés (les ruptures de nombreux contrats d'AVS en juin car les stagiaires sont arrivé(e)s au bout de leur stage ou que les AVS ne souhaitent plus continuer). L’échange s’est poursuivi. A la question d’Estelle Hoffer, "donc l'année prochaine, les enfants auront leur rentrée en septembre avec leur AVS ?"; l'inspecteur académique a répondu que "c’est l’objectif." Le président Emmanuel Macron avait pourtant promis que chaque enfant aurait son AVS à la rentrée, une promesse non suivie d'effet: c'est cette promesse que le CCH voulait rappeler.
Estelle Hoffer a estimé que les engagements pris ce mercredi par l'académie de Strasbourg répondaient davantage à leurs attentes. "Il va être proposé à tous les élèves qui n'ont pas d'AVS des cours de soutien pour rattraper leur retard", a exposé cette maman d'un fils de 9 ans ayant besoin d'une auxiliaire en classe. "L'académie doit aussi normalement contacter dès aujourd'hui les inspecteurs, les parents et les écoles concernés pour leur expliquer la situation".
Et elle compte bien "guetter de près deux ou trois écoles que je surveille, pour voir si des AVS sont effectivement nommés rapidement". Mais concernant le temps de formation des AVS, ce problème doit être "traité à un niveau au-dessus, ce n'est pas du ressort de l'académie", a-t-elle convenu. "Mais qu'ils ne fassent pas comme le 19 septembre quand ils nous ont "baladés", sinon on remonte".