Ce lundi, la clinique Rhéna accueillait ses premiers patients à Strasbourg. Dans le même temps, le conseil municipal votait la fin des aides pour cet établissement privé que la ville considère avoir trop aidé. Résultat : 16 millions imprévus à débourser.
Alors que les premiers patients étaient accueillis dans la nouvelle clinique Rhéna au port du Rhin, l’établissement vivait son premier camouflet.
Contrairement à ce qui avait été entendu avec la ville en 2014, la clinique devra acheter (et non plus louer) d'ici deux ans le terrain sur laquelle elle est construite.
Polémique
Trois hectares et demi, au prix du foncier : 16 millions d'euros à débourser presque à l'improviste.« Ce n’est pas une difficulté insurmontable, tempère Guillaume Lohr, directeur de la clinique Rhéna, on a déjà des partenaires bancaires qui nous ont fait confiance en 2014, qui aujourd’hui en 2017 sont plutôt satisfaits de voir que nous avons tenu les promesses que nous avions faites. »
Il y a quelques semaines encore, Rhéna ne devait être que simple locataire de l'Eurométropole. D'un bail longue durée à un prix imbattable.
Aides publiques
Mais bon nombre d’élus municipaux ont considéré que l'établissement avait assez bénéficié d'aides publiques : 23 millions de subventions de l'Etat. Et qu'à trop privilégier Rhéna, la ville courait le risque d'une distorsion de concurrence dans le secteur privé et public.« Cette clinique privée a été trop aidée par l’argent public et ça risquait de déséquilibrer l’offre de soin, notamment l’offre de soins sans dépassements d’honoraire, à tarif conventionnel. C’est très important qu’on garde cet équilibre-là », explique Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la santé.