La France a accueilli depuis la mi-août près de 2.000 Afghans après la prise du pouvoir des talibans. Parmi lesquels, 150 devraient arriver à Strasbourg ce jeudi 26 août. Les services de l'Etat et la municipalité se sont organisés pour héberger ces réfugiés.
La Ville de Strasbourg et les services de l'Etat ont annoncé ce mercredi que la métropole alsacienne accueillera dès le jeudi 26 août, 150 Afghans qui ont fui leur pays après l'arrivée au pouvoir des talibans. "Nous ne savons pas pour le moment combien d'enfants, de familles, quel est le profil de ces réfugiés" déclare la préfète du Grand Est, Josianne Chevalier et d'ajouter "mais l'urgence à l'heure actuelle est d'apporter protection sanitaire et physique à ces hommes, femmes et enfants qui ont vécu d'importants traumatismes".
L'hôtel Mercure, situé dans le quartier du Wacken, a été réquisitionné pour un mois, afin de les héberger dans un premier temps et entamer avec eux toutes les démarches administratives et sociales. Ces réfugiés disposeront d'un visa de deux semaines le temps de démarrer, s'ils le souhaitent, des démarches de demande d'asile.
Un défi humain et logisitique
"Pour accueillir des populations qui ont subi un traumatisme, il faut des professionnels aguerris pour que la prise en charge soit la plus qualitative possible", a souligné Josiane Chevalier, qui a demandé à l'association strasbourgeoise d'aide aux réfugiés Foyer Notre-Dame de s'en charger avec l'appui de professionnels de santé et d'autres associations comme la Croix-Rouge.
Cet "accueil d'urgence transitoire et exceptionnel est un défi humain et logistique, mais nous ferons face", a assuré Arnaud Fritsch, directeur général de l'Association Foyer Notre-Dame. "Nous fournirons des kits de première nécessité, des paniers repas, mais nous organiserons également des activités, des animations pour les plus jeunes".
Un dispositif d'accompagnement psychologique
Testés pour le Covid-19 dès leur arrivée sur le sol français, les réfugiés devront observer une quarantaine sanitaire de dix jours. L'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est va d'ailleurs dès ce jeudi entreprendre tout un travail de diagnostic de la population, faire le point sur les affections connues ou non.
Mais avant toute chose, ses services souhaitent mettre en place une cellule psychologique à destination de ces réfugiés qui seront suivis par des infirmiers, psychologues et psychiatres."Ils ont vécu des traumatismes importants, des départs à la hâte, de déchirements, la peur pour eux et leurs proches, ils devront être accompagnés" insiste l'agence qui précise que la cellule d’urgence médico-psychologique du CHU de Strasbourg se tient prête et à disposition des réfugiés afghans.
Strasbourg, une terre de tradition hospitalière
"Je me réjouis que face à une situation dramatique, nous puissions faire preuve de solidarité et de responsabilité collective", a déclaré la maire écologiste de Strasbourg. Jeanne Barseghian avait annoncé quelques jours plus tôt que la municipalité était prête à accueillir des réfugiés fuyant l'Afghanistan. "Strasbourg est une terre d'accueil et de tradition hospitalière" précise-t-elle. La Ville promet de mettre tous les moyens et services à disposition pour accueillir dignement la population afghane. "Nos priorités seront de proposer des logements aux familles, mais aussi d'entamer un travail pour l'insertion sociale avec des cours de français. Et bien évidemment, la scolarisation des enfants qui arriveront sur notre territoire".
Arrivés en France dans le cadre de l'opération d'évacuation d'urgence Apagan, via Abou Dhabi, ce groupe se rendra jeudi en bus à Strasbourg. La France a exfiltré plus de 2.000 personnes depuis la prise de Kaboul par les talibans le 15 août, parmi lesquelles des ressortissants français et d'autres nationalités, ainsi que des Afghans menacés par les talibans.