L'Eurométropole de Strasbourg et le Crous ont annoncé ce 24 septembre un ensemble de mesures de soutien aux étudiants les plus précaires face à la crise sanitaire. Parmi elles : un menu étudiant à un euro et un abonnement Vélhop à dix euros l'année scolaire pour les boursiers.
La rentrée scolaire 2020 est fortement perturbée par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et le budget des étudiants, déjà particulièrement éprouvé en temps normal, est encore plus mis à mal cette année. Dans ce contexte délicat, l'Eurométropole de Strasbourg et le Crous ont déployé un arsenal de mesures pour soutenir les étudiants les plus précaires.
À commencer par la mise en place d'une tarification à un euro pour un menu étudiant dans les restaurants universitaires et les cafétérias Crous pour les étudiants boursiers, contre 3,30 euros pour les autres. Elle est en vigueur depuis le 31 août dans toute la France : le Premier ministre Jean Castex l'avait annoncé lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée Nationale, le 15 juillet.
Faute d'emploi, les étudiants sombrent dans la précarité
Ce tarif très abordable est salué par les boursiers, qui sont environ 22.000 à Strasbourg : "Sans cette aide, je mangerais souvent des pâtes. Là au moins, je peux manger équilibré et varié, midi et soir. Je dépense 40 euros par mois pour manger grâce au repas à un euro, autrement ce serait 120 euros. 80 euros d'économies, c'est beaucoup pour moi", témoigne Florence Dauphin, étudiante en première année de sciences de la vie.Quelques tables plus loin au resto U Paul Appell, Raphaël Toscano abonde dans le même sens : "Ça m'aide car cette année, je dois m'acheter un PC. Ça me fait des dépenses en moins et quand je sors, j'ai le ventre plein", explique l'étudiant en licence mathématiques-informatique.
Certains, comme Nicolas Marquis en master à l'EM Strasbourg, estiment néanmoins que "la mesure aurait gagné à être mise en place pour tout le monde car certains étudiants non boursiers n'ont pas les moyens de payer plus", mais il salue malgré tout ce "coup de pouce très apprécié. Quand on voit la fréquentation du RU, on a l'impression qu'elle a beaucoup augmenté par rapport à l'an dernier."
Dans la plupart des établissements, deux fois plus de repas sont en effet servis le soir par rapport à la rentrée précédente. De quoi confirmer une augmentation de la précarité des étudiants depuis le début de la crise sanitaire. Pendant le confinement déjà, beaucoup d'entre eux se sont vus privés de l'emploi qui leur permettait de vivre dignement et ont dû compter sur les distributions d'aide alimentaire. Les images des interminables files d'étudiants devant les locaux de l'Afges, l'association fédérative générale des étudiants de Strasbourg, ont marqué.
Le budget d'aides financières explose
Et comme nombre d'entre eux peinent toujours à retrouver un job, les mesures de soutien se multiplient. À côté de l'alimentation, les transports représentent également un poste de dépenses particulièrement élevé. Depuis la rentrée, les étudiants boursiers peuvent ainsi louer un "Vélhop" pour dix euros l'année scolaire (42 euros pour les autres étudiants). Cette offre spéciale, portée par l'Eurométropole, est valable jusqu'au 15 juillet 2021. Au total, 1.038 étudiants, boursiers ou non, ont souscrit un contrat, contre 940 l'année dernière à même époque.Enfin, toutes les étudiantes en difficulté recevront des protections périodiques réutilisables, comme c'est déjà le cas sur d'autres campus. Les étudiantes pourront choisir entre deux kits menstruels : un pochon contenant deux serviettes hygiéniques et cinq bandes hygiéniques lavables ou une cup en silicone médical. 10.000 masques réutilisables seront également distribués aux étudiants en situation de précarité début octobre après une première mise à disposition de 6.000 masques par la collectivité pendant la crise sanitaire.
Les aides financières directes versées par le Crous aux étudiants ont déjà dépassé le million d'euros depuis la rentrée, c'est autant que le budget total de l'année scolaire précédente. Preuve que la demande est en forte hausse, alors que la grande majorité des étudiants étrangers ne sont pas encore arrivés.