Avec le confinement, beaucoup d'étudiants se voient privés de l'emploi qui leur permettait de vivre dignement. Assignés à résidence, ils doivent compter sur les distributions d'aide alimentaire. Illustration à Strasbourg.
Comme désormais chaque mercredi, une longue file constituée d'étudiants se forme devant les locaux de l'Afges, l'association fédérative générale des étudiants de Strasbourg. Depuis le début du confinement, pour pallier la fermeture imposée des restaurants universitaires, celle-ci propose une fois par semaine une distribution alimentaire gratuite. Il faut pour certains deux heures d'attente avant de se voir remettre un panier de biens de première nécessité.
Cette aide ne s'adresse qu'aux personnes qui n'habitent pas en cité universitaire, le Crous assurant ses propres distributions dans ses résidences. Sont éligibles à cette aide alimentaire gratuite de l'Afges les étudiants réquisitionnés (en médecine par exemple) qui ont des difficultés à faire leurs courses, ceux qui sont atteints de covid19 afin d'éviter tout risque de contamination, les étudiants présentant des pathologies à risques et ceux ayant de grandes difficultés financières. Peuvent aussi y prétendre les étudiants inscrits dans une autre filière que l'université ; BEP, IUT ou écoles de commerce par exemple. "Cette distribution nous aide vachement, explique soulagée Camille, étudiante strasbourgeoise vivant en colocation. D'habitude je travaille dans une sandwicherie mais elle a dû fermer. Donc on doit se débrouiller, sans les parents. C'est cool qu'ils nous proposent cette aide."
Le nombre d'étudiants qui ont besoin d'une aide alimentaire ou financière explose
- Jean-Valentin Foury, président d'association étudiante
Ces étudiants dans le besoin n'ont d'autre choix que de se tourner vers les aides sociales : le Crous, le centre régional des oeuvres universitaires et scolaires, enregistre quatre fois plus de demandes en ce sens qu'avant le confinement. C'est le cas d'Omar, étudiant en première année de droit à Strasbourg. Il confie vivre ce confinement comme "une situation d'angoisse". "Je vis loin de mes parents, explique-t-il, je n'ai pas assez de soutien moral et financier. Alors cette aide alimentaire, c'est déjà beaucoup, c'est important pour la survie. On a aussi besoin d’aide au logement, car les loyers sont trop chers."
Appel aux dons
Pour aider les étudiants, l'association bénéficie de l'aide fournie par la banque alimentaire mais aussi de dons de particuliers ou d'entreprises. Mais les stocks sont toujours insuffisants : "pour la première distribution, nous avions une tonne de denrées, c'était largement insuffisant, commente Jean-Valentin Foury. Pour la deuxième, nous avions 1,6 tonne mais ça ne suffisait toujours pas à répondre à la demande. Nous en sommes à 2,5 tonnes pour cette troisième distribution".L'Afges lance un appel à la solidarité. Elle a particulièrement besoin de produits d'hygiène (gel douche, protections féminines) ainsi que des denrées alimentaires comme des boîtes de conserve, des oeufs et du frais. En revanche, elle fait savoir qu'elle dispose déjà du stock suffisant de pâtes et de riz.
Pour faire un don, vous pouvez contacter l'association par mail : contact@afges.org.
Vous pouvez également vous présenter le mardi, lors de la journée d'organisation de la distribution, aux locaux de l'association : "le minotaure", 1 quai du maire Dietrich, à Strasbourg.