Un vol Volotea en provenance d’Ajaccio et son retour sont annulés ce samedi 23 avril à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim en raison d’une grève des personnels navigants commerciaux et des pilotes de la compagnie aérienne espagnole low-cost. Ils réclament notamment des revalorisations salariales.
Le mouvement de grève continue chez Volotea ce samedi 23 avril 2022. En ce week-end de retour des vacances de printemps pour la zone B, deux vols à destination et en provenance d’Ajaccio sont annulés à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim. Il s’agit du vol qui devait arriver à 9h45 depuis la Corse et de son retour vers l’île de beauté initialement prévu à 10h15.
Ces nouvelles perturbations interviennent après un week-end de Pâques catastrophique pour la compagnie aérienne, secouée par un premier mouvement de grève en pleine reprise du trafic. De nombreux témoignages ont fait état de vols annulés sans solution de secours ou de vols déroutés vers des aéroports différents de la destination d'origine.
Un Nice-Brest prévu à 08h30 a été annulé lundi dernier avec pour seule solution de remplacement un vol Transavia à destination de Nantes à 21h30 complété par un bus, selon un témoignage recueilli par France 3. Un autre passager qui rentrait à Strasbourg depuis les Canaries a finalement vu son vol atterrir à Nantes.
Volotea "met tout en oeuvre pour palier et réduire au maximum l'impact du mouvement social", a indiqué la compagnie à l'AFP. Elle promet de proposer "une solution d'acheminement différente, un transfert ou un changement de plan de vol gratuit" en cas d'annulation et "un remboursement complet des frais avancés", si les passagers choisissent une autre option. La compagnie espagnole promet enfin "un bon de 100 euros" pour les clients concernés.
Meilleurs salaires et amélioration des conditions de travail
Pilotes et hôtesses réclament des revalorisations salariales et un délai de prévenance pour les plannings afin d'en finir avec les changements 24 heures à l'avance. Les hôtesses, payées au Smic selon le syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), réclament aussi de passer de 30 à 35 jours de congés payés par an. "Depuis 2012, date de création de la compagnie Volotea, les navigants sont parmi les moins bien rémunérés du marché, ce qui est inacceptable et intenable" explique le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) dans un communiqué.
Les syndicats dénoncent une "course vers toujours plus de moins disant social" et des "conditions générales de travail qui ne cessent de se dégrader", ainsi qu’un "épuisement physique et mental des employés qui fait courir un risque quant à la sécurité des vols." Toujours selon les syndicats, "les employés sont constamment mis sous pression, pour faire voler les avions le plus possible, ce qui conduit à des biais opérationnels et réglementaires."
"La compagnie a tout fait pour maintenir le dialogue social avec ses syndicats", assure Volotea, ce que contestent les intéressés. "Ils nous ont entendu mais rien ne change", déplore Christophe Hannot, délégué syndical du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL).
Le SNPNC, qui a prolongé son préavis de grève pour tout le mois de mai, accuse aussi Volotea d'avoir fait venir des employés d'autres pays européens pour remplacer les grévistes. Le syndicat a lancé une procédure en référé à Nantes pour empêcher cette pratique, la décision sera connue le 5 mai.
Début avril, près de 350.000 euros d'amende avaient été requis contre Volotea et son DRH devant le tribunal de police de Nantes pour infraction à la durée légale du temps de travail.