Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné un homme de 62 ans à 18 mois de prison ferme pour des tags antisémites réalisés entre le 13 et le 14 octobre. Il a également été condamné à 1 500 euros d'amende et cinq ans de suivi sociojudiciaire.
"Tout le monde s'attendait à un adolescent, mais c'est un homme de 62 ans, qui a bien réfléchi et organisé ses actes". L'avocat de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), une des nombreuses parties civiles dans l'affaire, résume ainsi le sentiment général après le procès qui a vu Hussein.A condamné à 18 mois de prison ferme pour des tags antisémites réalisés entre le 13 et 14 octobre.
L'homme était jugé en correctionnelle vendredi 17 novembre pour incitation à la haine raciale et apologie du terrorisme. Il a également été condamné à 1 500 euros d'amende et cinq ans de suivi sociojudiciaire, selon l'avocat Raphaël Nisand, confirmant les informations des Dernières nouvelles d'Alsace (DNA).
"La condamnation est particulièrement dure mais c'est justifié, car ces tags contribuent à un grand sentiment d'insécurité", estime Raphaël Nisand. Des "Mort aux juifs" ou des "USA Israël = nazis" ont été retrouvés dans plusieurs secteurs de la ville, notamment dans le quartier de Hautepierre, sur des rames de tramway, dans un parking de supermarché ou encore sur une pharmacie. "C'était à chaque fois la même écriture et les mêmes fautes d'orthographe, détaille Raphaël Nisand. Les enquêteurs ont fini par identifier le coupable grâce à la vidéosurveillance."
Un profil "compliqué"
La cellule d'enquête a ensuite réalisé une perquisition au domicile de Hussein.A. "Il y avait tout chez lui, notamment le matériel pour les tags, précise Raphaël Nisand. Il s'était organisé et avait préparé ses actes, c'était loin d'être un coup de tonnerre dans un ciel bleu." L'homme est un retraité, père de trois enfants placés dès leur naissance, déjà connu des services de police. "Le président a estimé qu'il avait un profil compliqué, mais surtout je pense qu'il n'a pas apprécié qu'il ne reconnaisse pas sa responsabilité : il disait que ce n'était pas lui, mais la télé qui tournait en boucle qui l'avait amené à faire ça, et que c'était "une petite bêtise". En plus l'expertise psychologique a montré qu'il s'agissait de quelqu'un qui avait toute sa tête."
Selon les DNA, l'avocate de la défense n'a pas cherché d'excuse à son client. "Ses actes ne sont pas entendables", a-t-elle dit, tout en ne se disant "pas convaincue" que l'homme ait "compris qu’une croix gammée pouvait avoir un réel impact sur la population". En France, 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, selon le dernier décompte du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.