Eric Zipper, spéléologue et secouriste, intervient dans les sous-sols d’anciennes brasseries ou dans des galeries minières ou militaires. Son rôle : prévenir des risques d’effondrement, sécuriser les lieux et former au secourisme en milieu difficile.
Éric Zipper était dirigeant de la maison d'édition la SAEP basée à Ingersheim. Lorsque celle-ci ferme en 2013, il créé REDBOX sécurité à Colmar, une entreprise dédiée à l’expertise et la formation dans les domaines du secours en milieu difficile. Cette activité professionnelle lui permet de garder un lien étroit avec sa passion pour la spéléologie. Il explore régulièrement d’anciennes galeries militaires ou industrielles pour vérifier leur état et prévenir des risques d’effondrement.
Les premières incursions dans les cavités souterraines à l’âge de sept ans pour accompagner son grand-père l'ont marqué à jamais. "Au début des années 1970, il restait encore des sites à découvrir, personne n’y avait mis les pieds, c’était exaltant, nous étions privilégiés". Aujourd’hui, le privilège c’est de revenir sur des lieux autrefois occupés par les hommes.
C’est une forme d’exploration urbaine de lieux inaccessibles. Certains endroits n’ont pas changé depuis plus d’un siècle, figés dans le temps. On peut retrouver par exemple dans une ancienne mine de fer, une table, un cendrier avec un mégot de cigarette, des verres, comme si les occupants venaient de quitter les lieux. Un étonnant réseau de galeries et de salles se cache dans les sous-sols du site de l'ancienne brasserie Gruber à Strasbourg.
Un monde dangereux
Sous l’Eurométropole se dévoile ainsi un important patrimoine. Le sol constitué de loess permettait de creuser des galeries facilement. Elles servaient à conserver de la glace, un élément essentiel pour l'activité brassicole. Les militaires ont pu y creuser de nombreux passages à l’abri des bombardements.
Se rendre dans ces lieux sans expérience est très dangereux. Le risque d’effondrement est bien présent, on avance lentement dans les galeries en scrutant méticuleusement les alentours. Les déchets apparaissent par endroits. Les cheminées communiquant avec la surface ont servi à déverser des gravats, mais aussi des produits toxiques ou de l’amiante. Un équipement de détection de gaz est indispensable.