Dimanche 7 avril, Pascal Eschmann attend sa fille de 4 ans en gare de Strasbourg. L'accompagnateur SNCF qui doit revenir avec l'enfant est seul: elle a été déposée par erreur un arrêt trop tôt, en gare de Lorraine TGV. Les parents de l'enfant ont imaginé le pire. Ils se confient à France 3.
Un début de vacances scolaires qui restera sans aucun doute dans les mémoires de la famille. Mais aussi dans les annales de la SNCF. Dimanche 7 avril, Tyline, quatre ans et demi a été confiée par sa maman aux équipes junior et Cie de la SNCF, en gare de Rennes. Elle devait faire le trajet Rennes-Strasbourg pour rejoindre son père, le temps des vacances. A l'arrivée de ce train, l'enfant n'est pas là. Elle est descendue par erreur à la gare de Lorraine TGV. Depuis, le père a déposé plainte. Les parents nous racontent leur inquiétude.
"Quand je suis arrivé à la gare, on m’annonce froidement qu’ils sont désolés, qu’ils m’ont perdu ma fille, explique le père Pascal Eschmann, résidant à Bischwiller (Bas-Rhin). L'accompagnatrice s’est tout de suite rattrapée, elle a dit que je ne devais pas m’inquiéter, que la petite était dans un autre train, mais la façon dont elle me l’a dit, c’était un peu brutal: «désolé on a perdu votre fille», donc moi, j’imaginais plein de choses, ça fait mal."
"Elle aurait dû me l'annoncer autrement"
"A mon avis, c'était mal organisé, poursuit Pascal Eschmann. L'accompagnatrice m'a dit: «désolée, on a perdu votre fille, elle a du se faufiler dans un autre groupe qui est sorti avant.» Dans ce cas, il faut leur mettre des casquettes et brassards, rouges, bleus, jaunes, verts selon leur groupe. Elle aurait dû me l’annoncer autrement, «Monsieur Eschmann, votre fille voyage en VIP, elle est sortie trop tôt avec un autre groupe, on a donc dû la faire monter dans un autre train, mais ne vous inquiétez pas, elle arrive.» Annoncé comme ça - «désolé on a perdu votre fille» - ça fait peur sur le coup. On imagine plein de choses. Donc c’était une heure de stress, jusqu’à ce qu’on sache quand arrive le train et sur quel quai."
Première fois depuis quarante ans
Pour la SNCF, l'affaire est sérieuse, mais la compagnie assure que c'est la première fois en quarante ans qu'une telle mésaventure arrive. "Nous doublons immédiatement l'encadrement dans les gares pour accompagner tous les animateurs, les reprendre et leur expliquer toutes les règles obligatoires. Aucune dérogation à ces règles n'est acceptée." La SNCF rappelle que chaque année 300.000 enfants voyagent sans encombre avec ces accompagnateurs. "Elle était perdue "
"J’avais peur de ne plus jamais la retrouver, raconte Sandra Eggel, la mère qui réside à Cherbourg (Manche). Je me suis effondrée, je pleurais tellement que je ne pouvais pas expliquer à mon compagnon actuel ce que je venais d'apprendre. Pas d’explication de la part de la SNCF, mais le directeur m’a appelée pour me faire ses excuses. Il nous a proposé un séjour pour tous à Disneyland, mais ma fille est trop petite. Si je n’ai pas le choix je referai appel à eux, mais j’ai vu qu’il existe d’autres services alors je vais voir.""Quand elle est arrivée, je lui ai demandé comment elle s'était sentie, poursuit le père. Elle m’a dit qu’elle était triste, qu'elle a un peu pleuré, parce qu’elle a vu que les autres enfants rejoignaient leurs parents et qu'elle devait retourner dans un train avec d'autres personnes. Elle était perdue, et c’est sûr, quand on dépose son enfant, on lui dit: «Tu obéis aux grands qui sont avec toi et tu les suis.» N'importe qui aurait pu lui dire: "viens avec moi, je t’emmène chez ton papa, elle l'aurait suivi et moi je ne l’aurais peut-être jamais revue."