Delphine Gault est sellière-maroquinière à Altwiller en Alsace Bossue. Son parcours a démarré il y a 31 ans à Paris, chez Hermès. Cette expérience lui a permis de se lancer à son compte, en Alsace, dans la confection de sacs et de ceintures sur mesure.
Delphine Gault est sellière-maroquinière en Alsace Bossue à Altwiller. À la fin de sa scolarité, elle a suivi une formation au sein de la prestigieuse maison Hermès à Paris. C'était il y a 31 ans de cela. Aujourd'hui à son compte, elle confectionne des sacs à main sur mesure, entièrement réalisés à la main.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce métier n’est pas une vocation pour Delphine. C’est à la fin de son cursus scolaire qu’elle a saisi l’opportunité d’une formation en maroquinerie. Elle n’hésite pas à remercier le destin : "Le métier est venu à moi, ça fait 31 ans, il ne m’a jamais quitté". Au bout de huit années d’expérience chez Hermès, elle quitte le tumulte de la vie parisienne pour s’occuper de sa famille et créer ensuite sa propre activité à Altwiller en Alsace.
Lorsqu’on observe Delphine Gault travailler, les techniques paraissent faciles à maitriser, mais détrompez-vous. Un épais morceau de cuir découpé au couteau à pied apparaît comme une feuille de papier taillée au cutter, tant l’outil est tranchant. À la moindre erreur, le morceau est perdu. Parer le cuir est l’opération qui consiste à enlever des surépaisseurs pour qu’à la couture, il n’y ait pas d’aspérités. C’est un travail très délicat. "L’utilisation du couteau à parer nécessite plusieurs mois de pratique avant d’être maitrisé et l’affutage de cet outil est compliqué, il faut quelques années pour y parvenir", se souvient la maroquinière.
Créativité et expérience
La couture des éléments se fait à la main. La technique est utilisée pour tous les métiers du cuir, c’est ce qu’on appelle la sellerie. Le point sellier est huit fois plus résistant qu’une piqûre réalisée en machine et le rendu est plus esthétique. Les points sont légèrement inclinés. Cela prend du temps et coûte plus cher. Les clientes qui connaissent la qualité de ce travail sont prêtes à y mettre le prix.
Delphine Gault n’a pas une gamme de produit défini, elle travaille tous les cuirs ; des plus classiques aux plus originaux comme de l’autruche ou de la carpe de Chine. Chaque cliente vient avec ses idées, la créativité et l’expérience de l’artisan font le reste. "Les femmes ont horreur d’avoir le même sac à main que la voisine, il faut qu’il y ait une part d’elle dans ce que je lui fabrique", précise-t-elle.