VIDEO. Comment les agriculteurs adaptent leurs méthodes d’irrigation à la sécheresse précoce

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Il n'a pas plu dans le Bas-Rhin depuis le 9 mai. La sècheresse précoce inquiète le monde agricole ; de nombreuses cultures nécessitent déjà d'être irriguées. L'irrigation coûte cher et pèse sur les cours d'eau et la nappe phréatique. Impossible pourtant de s'en passer, plaident les agriculteurs. ©Karine Gélébart, Valérie Ruiz-Suri. France Télévisions.

L'absence de pluie depuis le 9 mai, le vent de nord-est et les températures qui dépassent souvent les 30°C fragilisent les cultures. Dans le Bas-Rhin, les fraises et le blé ont déjà bien souffert de la sécheresse. Les agriculteurs sont contraints d'irriguer très tôt dans la saison.

Ce mardi 13 juin 2023, cela fait 35 jours qu'il n'a pas plu dans le Bas-Rhin, et pas de changement prévu à court terme côté météo. Le département s'approche du fâcheux record de 1969, 46 jours sans pluie enregistrés à la station d'Entzheim. C'est déjà l'alerte dans les parcelles agricoles.

Cette mi-juin 2023 signe quasiment la fin de la cueillette de la fraise d'Alsace. La saison a été raccourcie d'un mois, en raison de l'épisode de sécheresse précoce. Face aux printemps moins pluvieux et aux étés plus chauds, Guillaume Ulrich a installé un système d'irrigation au goutte à goutte sur sa parcelle de Stutzheim-Offenheim (Bas-Rhin).

"Auparavant, on n'avait pas forcément besoin d'irriguer. On avait de la pluie qui permettait de faire durer plus longtemps la période des fraises", explique l'exploitant agricole, qui a aussi beaucoup paillé ses rangées de fraisiers pour limiter l'évaporation de l'eau.

En revanche, il n'a pas irrigué son blé ou son maïs. Les systèmes coûtent cher à l'achat et à l'utilisation, et ils pèsent sur la nappe phréatique. Le manque d'eau risque de peser sur le rendement des cultures. "Les grains de blé sont beaucoup plus petits que les années précédentes", explique Guillaume Ulrich.

Météo exceptionnelle

La situation météorologique est inhabituelle : pas de pluie, des températures souvent au-delà des 30°C, mais aussi la bise, qui souffle depuis plusieurs semaines. Ce vent de nord-est assèche en surface.

Certains sont donc contraints d'irriguer, comme cet exploitant sur ses 120 hectares de pommes de terre. "Une pomme de terre, c'est 80% d'eau. On n'a pas le choix si on veut un bon rendement et une bonne qualité", plaide Roland Schweitz, exploitant à Duttlenheim.

La nappe phréatique alsacienne a été bien alimentée par un début de printemps pluvieux, mais elle reste fragile sur certains secteurs. Les inquiétudes économiques persistent.

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