C’est une habitude en Allemagne, un geste oublié en France: la consigne. Outre les bouteilles de verre, les contenants en plastiques et en métal sont consignés. Une organisation de la filière qui permet d’atteindre un taux de collecte de plus de 90% contre 50% en France.
Quand on est Français, la scène interpelle. Une femme entre dans un supermarché allemand un caddie rempli de bouteilles en plastique vides. Elle se rend dans un recoin du magasin et commence son étrange ballet. Chaque bouteille est lancée dans un grand automate installé à l’entrée du supermarché. Nous nous approchons. "Ici en Allemagne, même les bouteilles à usage unique sont consignées. Moi je suis mère de deux enfants. Autant vous dire qu’entre le sport et la maison, à la fin du mois, j’en ai à ramener", nous explique-t-elle.
Son geste n’est pas désintéressé. Pour chaque bouteille ramenée en magasin et collectée, cette mère de famille récupèrera entre 8 et 25 centimes. Ce jour-là, un ticket de 11,5 euros sort de la machine, ticket qu’elle convertit immédiatement en cash.
Toutes consignées !
Ce système mis en place Outre-Rhin porte le nom de Pfand, autrement dit consigne. Depuis le 1er janvier 2019, il a été élargi et concerne de nouveaux emballages. Depuis la France, il semble n’avoir que du bon pour l’environnement. Pourtant, malgré les efforts et un taux de collecte avoisinant les 90%, l’Allemagne se bat aussi contre ses démons. La consigne permettait au départ de réutiliser les bouteilles et autres contenants. Aujourd’hui, il s’agit de plus en plus de collecte et donc de recyclage a posteriori mais pas de réutilisation des contenants. Moins efficace pour l’environnement.La question fait débat outre-Rhin. L’Allemagne reste pourtant, malgré ces réserves, l’un des meilleurs élèves de l’Europe en matière de collecte des plastiques alimentaires.