Camaïeu : l'inquiétude d'un plan social pour les 11 enseignes en Lorraine

Le tribunal de commerce de Lille a placé le 26 mai dernier, la société Camaïeu en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois. Les offres de reprise seront connues le 29 juin. La Lorraine compte onze enseignes avec une cinquantaine de salariés, inquiets pour leur avenir. 

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Le coronavirus n'aura pas arrangé les finances de Camaïeu International. Mais il a aussi bon dos pour Thierry Siwik, délégué CGT Camaïeu International, qui estime à 100 millions d'euros le montant de la dette du groupe Camaïeu qui compte 635 magasins en France, onze en Lorraine, fermés depuis deux mois durant la crise sanitaire. Résultat : le 26 mai 2020, le tribunal de commerce de Lille plaçait Camaïeu International en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois. Les offres de reprise doivent être déposées pour le 29 juin. 

Une stratégie de la direction pour la CGT

On a compris que c'était une stratégie de la direction dès lors qu'on a pris connaissance de cette ordonnance du 20 mai 2020.

Thierry Siwik, délégué CGT Camaïeu International

Pour les entreprises les plus impactées par la pandémie, le gouvernement a mis en place un dispositif via cette ordonnance du 20 mai 2020. Il s'agit d'une procédure de sauvegarde permettant aux dirigeants de rester aux commandes tout en bénéficiant de l'aide de la justice. 

Avant cette ordonnance, si on mettait en place une offre de reprise, seuls de nouveaux actionnaires ou dirigeants étaient éligibles. Mais plus maintenant.

Thierry Siwik

"Quand vous entendez Madame Pénicaud qui dit qu'il vaut mieux que ce soient des anciens actionnaires qui reprennent plutôt que personne; alors qu'on sait tous que dans le cadre d'un redressement judiciaire, il y a toujours des offres de reprise, vous comprenez qu'on ouvre la porte aux anciens actionnaires qui connaissent tout de la stratégie de l'entreprise. Pour qu'ils puissent faire ce qu'ils veulent avec l'aide de l'Etat", s'énerve le syndicaliste. 

Une entreprise déjà fragilisée avant la pandémie

Il y a un an et demi, il y a eu trois plans de sauvegarde.

Thierry Siwik

"Nos créanciers sont devenus nos actionnaires. Ils ont réinjecté 45 millions d'euros il y a un an et demi. Sauf qu'aujourd'hui, on ne sait pas ce qu'ils ont fait de cet argent malgré nos demandes d'expertise en CSE. Tout comme on ne sait pas ce qu'ils ont fait avec le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) et les nombreuses aides publiques dont ils ont bénéficié pendant des années", s'interroge Thierry Siwik.

Des enseignes pourraient donc fermer selon le syndicaliste, qui s'attend à un plan social à l'automne. Combien de salariés pourraient être concernés? Combien d'enseignes touchées ? Impossible d'avancer des chiffres pour l'heure pour le syndicaliste qui n'est guère optimiste pour l'avenir des salariés. 

Une cinquantaine de salariés en Lorraine

En Lorraine, il existe onze magasins Camaïeu qui emploient une cinquantaine de salariés, le groupe en totalisant 3.900 en France. 

Thierry Wisik craint la fermeture des enseignes implantées dans les coeurs de centre-ville. Des centres-villes dont les commerces sont en souffrance en raison de la cherté des loyers, mais également en raison de la concurrence des zones commerciales situées en périphérie des villes, plus attractives pour les clients. "On a fait deux manifestations, la première devant le siège social à Roubaix après l'annonce du redressement judiciaire. Puis une seconde à Lille, le 13 juin, devant l'une des plus grosses enseignes de la ville. Et on ne s'arrêtera pas là", avertit le syndicaliste alors que de nombreuses vidéos de salariés circulent sur les réseaux sociaux marquant leur attachement à leur entreprise.

Une dizaine de vidéos ont déjà été réalisées par les salariés du groupe. Des salariés qui sur la toile, invitent les clients à les soutenir. 

 

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