Après l'incendie de l'église de Drosnay, l'INRAP cherche des objets qui pourraient être sauvés

L'édifice avait été entièrement détruit, après l'incendie du 7 juillet dernier. Les équipes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives ont commencé une campagne de fouilles pour sauver les reliques enfouies sous les décombres.

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L'événement avait attristé tout un village. Il y a trois semaines, l'église de Drosnay, véritable patrimoine historique de la région, était réduite en cendres lors d'un incendie.

Après cette tragédie, les habitants s'étaient recueillis au côté de l'évèque de Châlons-en-Champagne et se sont mobilisés immédiatement pour décider d'une reconstruction. Une cagnotte en ligne a été lancée par l'association pour la sauvegarde de l'église de Drosnay. Pour l'heure le moment récolté est de 2792 euros. 

Une autre étape de cette longue réhabilitation a commencé ce jeudi 27 juillet. L'opération de déblaiement, menée par l'INRAP, l'Institut national de recherches archéologiques préventives vise en tout premier lieu à chercher et identifier des objets qui pourraient être sauvés, avant qu'ils ne soient volés ou dégradés. 

"L'entreprise mandatée par l'INRAP a commencé à déblayer le site" explique Emmanuel Le Roy, maire de Drosnay. Au milieu de là où se trouvait l'église, il nous montre les restes calcinés de l'édifice. "On voit ici qu'il n'y a plus de gravats au niveau du sol. Il reste des poutres, certaines d'entre elles ont été découpées à la tronçonneuse pour voir leur état de carbonisation. Les poutres que l'INRAP souhaite garder sont désormais numérotées. Le reste est évacué et mis dans une benne".  

Un accident électrique comme probable origine de l'incendie 

En ce samedi 29 juillet, l'édile de la commune se promène seul sur les vestiges de l'ancienne église. Les deux derniers jours, l'endroit fourmillait d'agents spécialisés mandatés par l'INRAP. "Il faut sauver un maximum de choses" assure Emmanuel Le Roy. "Trouver des objets, ou des restes d'objets qui ne sont pas calcinés."

Le temps est compté car non seulement les objets peuvent se dégrader avec la pluie, mais les poutres calcinées seront bientôt évacuées par une grue, ce qui pourrait détériorer davantage les objets recherchés. 

"On a déjà retrouvé des pièces, des restes d'éléments qui n'ont pas brûlé. Je pense notamment aux bourdons des cloches qui sont restés intactes alors que les cloches ont entièrement fondu. Les maîtres verriers ont également trouvé des restes des vitraux. Et puis il y a aussi des restes de statues très ponctuelles, quelques pièces, des morceaux de retables, qu'on aperçoit ou qu'on devine au niveau de la forme. Il y a des choses que les archéologues ou les gens des monuments historiques souhaitent conserver, d'autres que la commune ou l'association de sauvegarde de l'église pourraient récupérer pour faire un mémorial plus tard. Sans oublier le porche de la bâtisse, qui n'a pas brûlé et qui sera démonté et stocké en attendant une éventuelle reconstruction" énumère le maire de Drosnay. 

Il semblerait que le feu soit parti du coffret électrique

Emmanuel Le Roy, maire de Drosnay

Ces vestiges, qui appartiennent désormais au passé, resteront donc dans la mémoire de Drosnay. Mais une question plus urgente se pose : comment l'incendie s'est-il déclaré ? Alors que la réponse restait encore inconnue, des premiers éléments semblent se dessiner via les résultats de l'enquête de gendarmerie. "Il semblerait que le feu soit parti du coffret électrique" révèle Emmanuel Le Roy, après avoir reçu les conclusions de cette enquête. Pourtant, le coffret "avait été rénové il y a une dizaine d'années" certifie le maire. L'incident semble être le résultat d'un malheureux hasard. "On ne le saura jamais" conclut-il. 

Une cagnotte en ligne pour financer la reconstruction

Quoi qu'il en soit, l'opération de déblaiement va durer environ trois semaines. Parallèlement, les habitants se mobilisent pour reconstruire l'édifice à l'identique. Via l'association de sauvegarde de l'église de Drosnay, une cagnotte en ligne a été mise en place. "J'ai du mal à réaliser, même au bout de trois semaines" déplore Yvonne Collard, membre de l'association, affirmant tout de même "se projeter vers l'avenir pour une éventuelle reconstruction". Au milieu des gravats et poutres rongés par les flammes, Yvonne peine à trouver ses mots. "C'est toute mon enfance qui est partie en fumée. C'est l'endroit où on m'a baptisé, où j'ai fait ma première communion, où j'ai assisté à des mariages, des enterrements. Je m'en occupais beaucoup avec ma collège Anne-Marie". 

Anne-Marie Vermeulen, la présidente de l'association. C'est elle qui a lancé la cagnotte en ligne, qui atteint pour le moment 2792 euros. "Même si la cagnotte augmente de jour en jour, je m'attendais à plus" concède-t-elle. "Mais en même temps, ceux qui n'ont pas l'habitude de naviguer sur internet nous font des dons par chèque ou en espèces". 

Pour autant, la solidarité s'exprime aussi d'une autre manière. "Les villages alentours ont à coeur d'organiser pour nous des spectacles, des pièces de théâtre, des concerts au profit de la reconstruction de notre église". 

Même si l'édifice a disparu dans les flammes, le symbole reste intact, et l'entraide renforcée. 

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