Le Parti socialiste a validé dans la nuit du 5 au 6 mai l'accord avec la France insoumise pour les prochaines élections législatives. Découvrez comment sont réparties les circonscriptions de Champagne-Ardenne entre les différentes formations signataires : LFI, PCF, EELV et PS.
Après plusieurs jours de négociation, le Parti socialiste et La France insoumise sont parvenus à un accord en vue des élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Un peu plus tôt, Europe Écologie Les Verts et le Parti communiste étaient déjà tombés d'accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon pour ne présenter qu'un seul candidat de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) par circonscription.
Les noms des candidats n'ont pas encore été dévoilés officiellement. Mais la répartition des circonscriptions est désormais connue. En Champagne-Ardenne, La France insoumise obtient la majorité des circonscriptions. Dans les Ardennes, c'est un candidat issu de ses rangs qui représentera la NUPES dans la deuxième et la troisième circonscription. Dans la Marne, ce sera le cas dans la deuxième, la quatrième et la cinquième circonscription. Dans l'Aube, LFI doit être présent dans la deuxième et la troisième circonscription. En Haute-Marne, cela devrait être le cas dans les deux circonscriptions du département.
Les écologistes ont obtenu l'investiture dans la première circonscription des Ardennes, la première de la Marne et la première de l'Aube. Enfin, le Parti communiste pourra représenter la NUPES dans la troisième circonscription de la Marne. On peut par ailleurs noter que l'accord ratifié au niveau national entre les formations politiques ne prévoit aucune circonscription de Champagne-Ardenne pour un candidat socialiste.
Aucun candidat au second tour en 2017
Il y a cinq ans, il y avait des candidats PS dans 9 des 13 des circonscriptions. LFI avait investi des personnalités issues de ses rangs partout dans la région. EELV de son côté avait des candidats dans 10 circonscriptions et le PCF dans 11. Aucun de ces candidats ne pouvait se maintenir au second tour dans la région.
"On peut espérer obtenir quelques députés"
La dynamique nationale impulsée par le score obtenu par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle fait espérer les différentes formations qui ont signé l'accord. "Pour être au 2e tour, il faut faire 12,5% des inscrits. On peut obtenir au moins le droit de se maintenir dans plusieurs circonscriptions. Et souvent arriver presque à égalité des deux premiers", indique ainsi Michel Georges, référent de La France insoumise dans la Marne, interrogé ce vendredi 6 mai.
"Il y a une vague de mobilisation qui est en train de se faire. En plus il y a une profonde division dans certaines circonscriptions de la droite et du centre-droit", ajoute-t-il. Il en vient même à espérer que les candidats de la NUPES pourraient sortir vainqueurs le 19 juin prochain dans certains endroits de la région. "On peut espérer obtenir quelques députés. Dans la Marne, dans la première et la deuxième circonscription, ce n'est pas assuré mais on a des chances", glisse-t-il.
Damien Landini, le représentant du parti Génération.s dans la Marne est dans le même état d'esprit. Il se dit très satisfait que la gauche ait enfin réussi à s'unir. Génération.s a d'ailleurs été la première formation à signer avec La France insoumise. "Aux européennes, il y avait huit ou neuf listes de gauche, aux régionales c'était divisé, aux municipales à Reims il y avait cinq listes de gauche", rappelle-t-il.
Le représentant du parti fondé par Benoît Hamon croit lui-aussi que les candidats de la nouvelle union à gauche pourront faire des scores importants, par exemple dans la Marne. "Si on montre une dynamique, si on montre qu'on on a tous envie de tirer dans le même sens et qu'on ne vient pas pour témoigner, on peut-on peut très bien faire un gros score en Champagne Ardenne", ajoute-t-il. "La victoire d'un candidat de gauche ou écologiste dans la Marne est possible."
"Une demande forte des électeurs"
Éric Quénard, le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans la Marne, est satisfait de l'alliance nouée à gauche, malgré l'absence de candidats de son camp en Champagne-Ardenne. Il a voté pour le texte lors du conseil national du PS, dont il est membre. "Je trouvais que c'était quand même assez dur que de ne pas avoir du tout de candidature socialiste. Mais dans un accord, on regarde tous les éléments et puis on essaie d'aller à l'essentiel. Et je pense que l'essentiel, c'est la volonté de nos concitoyens de gauche c'est d'avoir une majorité demain à l'Assemblée nationale, ou en tout cas un pôle de gauche fort à l'Assemblée", nous explique-t-il ce vendredi 6 mai.
"C'est une demande forte des électeurs de gauche qui ont mal vécu à juste titre la division de l'élection présidentielle. Donc il y a une aspiration du peuple de gauche à avoir une gauche rassemblée pour ne pas avoir à arbitrer systématiquement des deuxièmes tours entre la droite et l'extrême-droite", ajoute celui qui est également conseiller municipal d'opposition à Reims et élu régional.
Malgré les déceptions de certains, il ne pense pas qu'il y aura des candidatures dissidentes à gauche en Champagne-Ardenne. Une position partagée par les deux autres représentants interrogés. "On peut avoir des remarques ou des critiques sur l'accord, rien n'est parfait. Mais jouer tout seul c'est se tirer une balle dans le pied. Toutes les démarches individuelles ne serviront à rien, à part d'ennuyer le collègue de l'accord NUPES", complète Damien Landini, de Génération.s.
Pour connaître la liste complète de l'ensemble des candidats aux élections législatives, il faudra patienter jusqu'au 20 mai, date de clôture de dépôt des dossiers en préfecture.