Le Conseil constitutionnel a annoncé mercredi 27 avril les résultats définitifs du second tour de l'élection présidentielle. On y apprend qu'environ 20 000 votes ont été annulés pour diverses raisons. Découvrez quelles sont les 41 communes concernées sur notre carte.
Trois jours après le second tour de l'élection présidentielle, le Conseil constitutionnel a dévoilé les résultats définitifs du scrutin mercredi 27 avril. Emmanuel Macron a donc remporté l'élection avec 18 768 639 voix (58,55 % des suffrages exprimés). Marine Le Pen a elle obtenu précisément 13 288 686 voix (41,45 % des suffrages exprimés).
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel liste 48 bureaux de vote dont les résultats ont été annulés pour diverses raisons. Dans le Grand Est, cela concerne six communes : Talus-Saint-Prix dans la Marne, Beauclair dans la Meuse, Molring et Rémelfang en Moselle ainsi que Gambsheim et Herbitzheim dans le Bas-Rhin.
À Talus-Saint-Prix (Marne) et Rémelfang (Moselle), l'annulation a été prononcée parce que " le procès-verbal des opérations de vote n'était pas tenu à la disposition des électeurs, en méconnaissance de l'article R. 52 du code électoral", peut-on lire. Un défaut qui n'a pas été corrigé malgré la remarque faite dimanche 24 avril par le magistrat délégué du Conseil constitutionnel.
À Gambsheim (Bas-Rhin) et à Beauclair (Meuse), un seul membre du bureau était présent lors de la venue du délégué. "Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d'annuler l'ensemble des suffrages exprimés", précise-t-on.
À Molring (Moselle), il n'y avait pas d'isoloir. Par ailleurs, il manquait un secrétaire et des assesseurs et le procès-verbal des opérations de vote n'était pas tenu à la disposition des électeurs. À Herbitzheim (Bas-Rhin), "les électeurs étaient invités à signer la liste d'émargement avant de déposer leur bulletin dans l'urne".
"C'est dommage pour les électeurs"
"On a toujours procédé pratiquement de la même façon. C'est vrai qu'on n'était pas strict au moment du vote. Soit ils signaient avant, soit ils signaient après. Tout dépendait des assesseurs qui étaient là", reconnaît le maire sans étiquette d'Herbitzheim Michel Kuffler, avec qui nous avons pu échanger ce jeudi 28 avril.
Élu depuis 1989 à la tête dans la petite commune située tout près de Sarreguemines, il n'a pas le souvenir d'une élection annulée. " J'ai passé au moins cinq ou six présidentielles et toutes les autres élections. On a eu des contrôles de personnes des différents partis politiques, qui n'ont jamais fait de remarques", nous dit-il.
Il n'y a pas eu de triche, parce que le nombre d'enveloppes correspondait vraiment au nombre de signatures.
Michel Kuffler, maire d'Herbitzheim
Dès que la remarque a été faite aux assesseurs dimanche 24 avril, ils ont veillé à appliquer scrupuleusement la consigne. Mais le bureau a tout de même été invalidé.
"C'est dommage pour les électeurs qui se sont déplacés et qui ne viendront peut-être pas la prochaine fois", explique le maire. Il promet que les assesseurs vont être particulièrement vigilants pour les prochains scrutins, notamment les législatives des 12 et 19 juin.
20 000 votes annulés en France
Dans d'autres communes, l'annulation des voix a créé davantage de remous. C'est le cas par exemple en Haute-Saône, où le maire de Froideconche met sa démission dans la balance. "Si mon conseil municipal me suit, ce sera à la préfecture d’organiser le scrutin", explique-t-il.
Au total, environ 20 600 votes exprimés ont été annulés au niveau national pour le second tour de l'élection présidentielle. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le bureau de vote de Jean Lassalle, à Lourdios-Ichère a été invalidé. C'est là que le candidat au premier tour a mis en scène son abstention devant les caméras.
L'ancien maire du village a ainsi méconnu les dispositions du code électoral qui interdit "la diffusion de messages à caractère de propagande électorale la veille et le jour du scrutin".
Au premier tour, environ 10 200 votes avaient été annulés. Dans le Grand Est, cela concernait uniquement une commune des Vosges, Denipaire, où le "magistrat délégué […] a été, de manière agressive, empêché d'exercer sa mission de contrôle par le président du bureau de vote", comme l'indique le Conseil constitutionnel.
Ces annulations ne changent que peu de choses au résultat global du scrutin, calculé en additionnant les chiffres de 69 354 bureaux de vote répartis dans tout le pays. Les votes annulés du second tour représentent ainsi 0,06 % des voix. Au premier tour, cela correspondait à 0,03 % des voix.