De nouvelles violences urbaines ont eu lieu en Champagne-Ardenne dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. Une trentaine d'interpellations a eu lieu dans le département de la Marne.
Nouvelle nuit de violences urbaines dans certains quartiers de quelques villes en Champagne-Ardenne. Les forces de l'ordre ont dû y faire face durant la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023.
La préfecture de la Marne a communiqué de nombreux chiffres aux rédactions. Le principal : 36 arrestations suite aux violences. On dénombre 15 véhicules incendiés et quatre bâtiments dégradés (notamment l'école Gérard Moulin et un centre social et culturel à Châlons); sans oublier 28 feux de poubelles, abribus, et caméras de vidéo-surveillance.
Incompréhension
Du côté de Châlons, des riverains déplorent les dégradations auprès de France 3 Champagne-Ardenne. "C'était l'école de nos parents, la mienne, celle de mes enfants, celle du quartier... C'est triste de voir tout ça."
Une autre passante est plus vindicative. "C'est consternant, ça n'a rien à voir avec l'histoire de Naël. Je suis sûre que ceux qui ont brûlé cette école, leur petit frère ou leur petite soeur y sont. Maintenant, mon propre fils ne veut plus aller à l'école, qui est à côté, parce qu'il a peur."
Elle est rejointe par un parent à l'avis similaire. "Ils veulent se venger, mais ils ne sont pas logiques. Une marche blanche, c'est tout à fait normal. Mais dégrader à ce point-là, je ne comprends pas. Je suis abasourdi : pour moi, c'est des violences gratuites." Cette école de Châlons rouvrira toutefois lundi 3 juillet.
Les pompiers ciblés
L'inquiétude régnait au sein du centre-ville de Reims : un appel relayé sur Snapchat incitait les jeunes des quartiers périphériques à y converger. Tout avait donc été bouclé. La police a finalement contenu les émeutiers au sein des quartiers Europe, Châtillons, Croix-Rouge, et Wilson, où d'autres dégradations ont eu lieu à partir de 22h30.
De plus, un policier a été blessé. Les forces de l'ordre ainsi que des pompiers ont été caillassés. Ces pompiers ont dû intervenir pas moins de 35 fois au cours de la nuit.
Henri Prévost, le préfet de la Marne, "condamne à nouveau fermement la destruction et la dégradation de mobilier urbain et de bâtiments utiles à tous". Il "appelle à l'apaisement". L'usage d'un drone a pour enregistrer des vidéos des émeutes a été confirmé.
L'Aube concernée également
Troyes a été relativement épargnée, c'est sa banlieue qui a été émaillée de violences. Les reporters de France 3 Champagne-Ardenne sur place dans le département de l'Aube ont assisté à diverses scènes de désordre urbain, notamment un affrontement entre des jeunes du quartier Maugout, à Saint-André-les-Vergers, et la police.
Au lendemain, La Chapelle Saint-Luc se réveillait avec des véhicules brûlés et des commerces pillés. C'est le cas notamment d'un bureau de tabac.
Dans les Ardennes aussi
La préfecture a fait état de violences à Charleville, Sedan, et Revin. Dans la première, le quartier Ronde-Couture a été le théâtre de la destruction de cinq véhicules par le feu, malgré une forte présence policière.
Du côté de Sedan, un garage a été attaqué et deux véhicules incendiés en son sein. Et à Revin, les gendarmes en patrouille ont essuyé des jets de projectiles, endommageant leur moyen de transport. Ils n'ont pas été blessés.
On ne sait pas encore si les dispositifs de protection seront maintenus ce samedi 1er juillet au soir.