Chants homophobes au Parc des Princes : l’ancien footballeur nancéien Olivier Rouyer se dit « très choqué »

La colère et l’indignation ne retombent pas, trois jours après le match PSG-OM du dimanche 24 septembre au Parc des Princes au cours duquel des supporters parisiens ont entonné des chants homophobes adressés à leurs adversaires marseillais. L’ancien joueur de foot et consultant sportif nancéien Olivier Rouyer réagit.

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"Ça ne m’étonne pas, même si j’espérais qu’on en avait fini avec ça". Triste et résigné, l’ancien joueur de foot ne trouve pas d’explication au comportement des supporters parisiens. 

"Il faut des retraits de point ou des matchs perdus"

Dimanche dernier, à fin du match de clôture de la sixième journée de Ligue 1, des chants homophobes résonnent dans l’enceinte du Parc des Princes. Ces chants ne sont pas lancés par la tribune Auteuil, cette aile du stade réservée aux ultras du PSG, sanctionnés à plusieurs reprises pour des débordements physiques ou dérapages verbaux. Ce dimanche soir, les chants homophobes viennent de la tribune Boulogne, à l’opposé du stade. Rapidement la ferveur se propage. Galvanisée par une écrasante victoire 4-0 contre Marseille, la majorité des parisiens reprend à l'unisson ces chants. "Les Marseillais sont des «pé***, des fils de pu***, des en***", peut-on entendre dans les gradins. 

Pendant un quart d’heure environ, ces mots résonnent dans tout le Parc des Princes.

"Ça me déçoit, ça me rend triste, je me dis que rien n’évolue et c’est bien malheureux" déplore Oliver Rouyer. Selon lui, la seule réponse, est la sanction. Exemplaire et dissuasive. "Je suis pessimiste car tant qu’on ne prendra pas les bonnes décisions, tans que les instances n’interviendront pas avec autorité, on n’arrivera pas à éviter ce genre de chants dans les stades".

Il appelle au retrait de point ou au match déclaré perdu. "il faut que les clubs arrêtent l’hypocrisie et qu’ils prennent le problème à bras-le-corps" ajoute-t-il. 

Autre malaise, pas des moindres : l’attitude des joueurs du PSG. Sur des images diffusées sur Free Ligue 1 (détenteur des droits digitaux du championnat de France) , on peut voir certains joueurs de l’équipe parisienne s’amuser de ces chants. Layvin Kurzawa, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani ou encore Achraf Hakimi reprennent les paroles, encourageant leurs supporters à surenchérir. "Je ne sais pas ce qu’il se passe dans leur tête, s’ils sont homophobes ou non, s’ils sont pris dans l’élan de l’euphorie, quoi qu’il en soit c’est inadmissible. Les joueurs aussi doivent être sanctionnés, ils sont un devoir d’exemplarité" estime Olivier Rouyer.

Luis Enrique, l’entraîneur, balaye quant à lui la polémique d’un revers de main. Interrogé lors de la conférence d’après-match, il déclare : "je n’ai entendu parler de bonnes ou de mauvaises choses ce soir" prétextant une mauvaise maîtrise du français, l’entraîneur espagnol déclare "ne pas comprendre si les chants sont gentils ou méchants" 

La classe politique demande des poursuites judiciaires

Depuis dimanche, les messages d’indignation se multiplient sur les réseaux sociaux. La classe politique ne tarde pas à réagir. Dès le lendemain du match, la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, brandit la menace de sanctions disciplinaires et judiciaires. 

"Ce qui est inquiétant c’est qu’un stade est souvent le miroir de la société, il y a donc un problème au-delà du stade. Même si ces dernières années les choses ont évolué, il y a encore beaucoup à faire" déclare Olivier Rouyer. 

Lui, a fait son "coming out " vers l’âge de 50 ans, bien après la fin de sa carrière de joueur. "À mon époque, explique-t-il, on ne le disait pas, tout simplement. Il a fallu attendre les années 1980 pour qu’on commence à en parler plus ou moins librement. Je ne l’ai pas dit plus tôt, non pas pour préserver ma carrière de footballeur, mais simplement parce que ce n’était pas dans l’air du temps".

Aujourd’hui, le temps a passé, des lois anti-discrimination ont été votées, et pourtant, selon une enquête Ipsos publiée au début du mois de septembre et menée avec la Fédération sportive LGBT+, 46 % des Français déclarent avoir déjà été témoins d’un comportement homophobe ou transphobe dans le milieu sportif.

La DILCRAH, comité de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie s’est également emparée du dossier. Sur son compte X (ancien Twitter) le délégué interministériel de la DILCRH, Olivier Klein, annonce son intention de saisir la justice.

Pour l’heure, la commission de discipline de la ligue de football professionnel se réunit, ce mercredi pour visionner les images, les analyser et prendre une décision.

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