Avec le retour des beaux jours, vous pourriez rencontrer des chenilles processionnaires en promenant votre chien. Veillez à ce qu'il n'en approche pas car elles peuvent être dangereuses pour sa santé.
Non seulement elles grattent, non seulement elles colonisent de plus en plus de départements, mais en plus elles peuvent sévèrement attenter à la santé. On parle ici des chenilles processionnaires, du pin comme du chêne. En Champagne-Ardenne, on retrouve plus souvent ces dernières.
Dès le début de l'année, la douceur des températures était très favorable à la reproduction de ces processionnaires du chêne. Et ce même au coeur de l'hiver.
Ce n'est pas encore une invasion, mais ces chenilles sont quand même là. Et les alertes se multiplient concernant la santé de nos compagnons à quatre pattes. Les chiens, qui adorent mettre leur truffe un peu partout, peuvent être en danger si ils s'en approchent.
Contactée, la clinique vétérinaire Gagarine de Chaumont (Haute-Marne) donne quelques éléments d'explications. Ainsi que la marche à suivre.
Tenir le chien en laisse
La structure fait remarquer qu'on les retrouve "plutôt au printemps et en été, tout dépend de la saisonnalité, de la température". La région paraît encore "peu concernée" pour le moment. Cette clinique vétérinaire ne semble pas, à sa connaissance, avoir eu à traiter de cas lié à une chenille processionnaire du pin. Mais dans la Marne, des messages de vigilance ont pu être diffusés aux personnes promenant leur chien.
Précision importante : "la processionnaire du pin, celle qui est vraiment archi-toxique, elle est plutôt dans le sud". Toutefois, celle du chêne, que l'on peut retrouver autour du Bassin parisien, ne fera pas du bien pour autant à Médor s'il vient à la croiser. "Elle a quand même des poils urticants."
Il convient donc "de faire attention quand on les voit. Ce sont des chenilles qui, comme leur nom l'indique, sont en procession. Il y en a plusieurs l'une derrière l'autre." Comme une file indienne au sol. Elles bâtissent aussi des nids de soie parfois assez visibles dans les arbres (chênes ici, pins à des latitudes plus méridionales).
"Évidemment, il faut retenir le chien. Il ne faut pas le laisser aller mettre le nez dessus. Car le chien va chercher à jouer avec, il prend ça pour un bâton." S'il ne met "que" la patte dessus, voire la truffe, "ça va gonfler mais ce ne sera pas dramatique" et il s'en tirera avec une frayeur (et un passage urgent chez le vétérinaire quand même). Dramatique ou pas, l'effet est en tout cas "immédiat", et donc spectaculaire. "Il y a un oedème, c'est très, très inflammatoire."
Ne pas mettre la truffe, ne surtout pas avaler
"Mais après, des poils peuvent assez se mettre au niveau de la langue." Et ce n'est pas banal, car on parle d'un risque de nécrose. Il est alors urgent... de ne pas faire grand-chose, paradoxalement. Il faut consulter immédiatement chez le véto', et tranquilliser le chien autant que possible. "On peut essayer de rincer la langue pour éliminer au maximum les poils urticants. Par contre, il ne faut surtout pas le faire boire, il ne doit pas les avaler." Il n'est pas non plus recommandé de frotter.
C'est pire si le chien avale, car cela peut entraîner de graves soucis au niveau de l'oesophage et de l'estomac. "Il peut alors y avoir des lésions, entraînant des vomissements. Ça peut être très grave. C'est une urgence." Là aussi, il faut se rendre le plus vite possible chez le vétérinaire afin de procéder "à une perfusion et un traitement. Si les lésions sont trop importantes, à cause de l'ingestion d'un grand nombre de poils urticants, ça peut mener à la mort."
Du côté des Ardennes, les refuges animaliers ne semblent pas avoir été confrontés au phénomène en ce début d'année, a confirmé la présidente de l'une de ses structures à France 3 Champagne-Ardenne.