Confiné en plein Atlantique depuis 60 jours, Stéphane Brogniart rame, rame, rame vers l'exploit

L'ultra trailer vosgien Stéphane Brogniart traverse l'océan Atlantique à la rame. Parti des Canaries le 14 février, il est à plus de 800 kilomètres de l'arrivée en  Martinique. Il comptait mettre une cinquantaine de jours, les galères météo rallongent interminablement son exploit.

"Cette traversée se fait habituellement en 45–60 jours grand maximum, et moi je suis parti pour en mettre 75 ou 80 !" : Stéphane Brogniart tient le coup. À grand coups de rame - 13 heures par jour - le "confiné volontaire" vogue sur les hauts et les bas et approche du but. Malgré des aléas météo extraordinairement contraires.

Parti le 14 février du port d'El Hierro (Iles Canaries), le coureur de trail vosgien Stéphane Brogniart rame depuis plus de soixante jours sur l'océan Atlantique. Cet exploit en cours est la septième étape d'un projet de dingue nommé Etarcos (le mot Socrate écrit à l'envers). Ce qui devait être un "galop d'entrainement" avant la traversée du Pacifique prévue en 2023 se transforme jour après jour en galère interminable.


Petit aperçu visuel de l'aventure

Vue de l'extérieur du bateau :

Sidéré par le confinement

Joint tous les jours depuis le début de l'aventure par son équipe de l'association Etarcos, ce sportif hors normes ne souffre que d'un mal: son addiction au sport, à la liberté et aux grands espaces. Le 17 mars, Stéphane a eu bien du mal à croire à la réalité de l'annonce du confinement en France. Après avoir accusé le coup et être un peu sidéré dans un premier temps, le coach mental a repris le dessus et a écrit ces phrases réalistes et pertinentes sur son journal de bord le 18 mars.

"Comme je vous l’ai dit, je suis informé de la situation générée par ce virus machin. Je ne sais pas trop quoi penser. Les sociétés modernes sont incroyablement performantes mais si fragiles. C’est toujours la même histoire: si tu veux des très hauts, il faut accepter les très bas. C’est comme en sport. Espérons juste qu’il n’y ait pas trop de décès liés à ce virus. Je suis bien obligé, même au milieu de l’Atlantique, d’être un poil concerné. Bon c’est sûr que pour moi, je ne vois aucune différence. Mis à part le fait que je reçois des messages toute la journée, alors qu’avant c’était le soir!"

À bord, ses seuls compagnons sont les poissons. Par gros temps, les vagues peuvent en amener jusqu'à une quinzaine dans l'habitacle. Parfois, il croise des bancs de poissons volants,  les hasards du courant provoquent alors des "crashs" aériens contre la coque.


Sensations de navigation vues de l'intérieur 

Les hauts et les bas

Après soixante jours, le rameur a tout connu, ou presque: les vents et les courants contraires, le gros temps, la mer étale, les porte-conteneurs à quelques mètres ou les déchets flottants... La liste des petites et grosses frayeurs s'allonge chaque jour et je vous conseille de lire son journal de bord quotidien sur le site Etarcos. Fourmillant d'anecdotes et sentant bon le vécu, toujours empreint d'humour et de recul, le style Brogniart se lit comme un roman d'aventure. Vous êtes confinés, vous avez donc du temps alors profitez de ce grand bol d'air marin.

De plus en plus dur

Sur son dernier compte-rendu quotidien, l'aventurier évoque son ras le bol et la souffrance physique qui s'accumule. Il n'avance guère, les courants ne le portent pas:

Je suis désormais à 13 heures de rame par jour. Zéro plaisir car je me fous littéralement sur la tronche pour ne pas mettre 80 jours. C’est tout à l’os !
- Stéphane Brogniart, à plus de 800 kms de l'arrivée en Martinique

Pas découragé mais harassé, il conclut ainsi son dernier post: "Inchallah au lit, dans 6 heures, je me remets sur la tronche 13 heures. Sait-on jamais, demain sera peut-être pour garder une note positive sur la fin. C’est aussi ça les aventures, si c’était une croisière, ça se saurait ! La grande bise."
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