Confinement : "on a fait mourir les gens d'ennui dans les EHPAD", les résidents ont été privés des visites de bénévoles

Quand les enfants sont loin, que les amis sont partis, l'association VMEH (Visite des Malades en Etablissements Hospitaliers) permet d'apporter un peu de chaleur aux personnes âgées. Seulement, la Covid 19 a interrompu ces moments particuliers. Certains évoquent un désastre.
 

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Monique Fériés est présidente de VMEH, dans l'Aube. Elle appartient à l'association depuis dix-huit ans. "J'ai toujours eu envie de donner aux autres. C'est ma vie ", raconte-t-elle. Elle vient de reprendre ses visites en EHPAD (Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). "C'est épouvantable", dit-elle. "A Bar-sur-Seine, où je suis retournée, une dame jusque-là, toujours coquette, ne m'a même pas reconnue. Le confinement a été horrible. Cela a fait beaucoup de mal. On a fait mourir les gens d'ennui." 
 

J'ai retrouvé des personnes qui avaient un déambulateur, en fauteuil roulant. C'est catastrophique. Les résidents ont besoin de l'extérieur, alors, ça a fait beaucoup de mal.

Monique Fériés, présidente de VMEH dans l'Aube

Impatience de retrouver les visiteurs

Madeleine Flamand a quatre-vingt-onze ans. Depuis quatre ans, elle réside à l'EHPAD Nazareth, à Pont-Sainte-Marie. Elle a un fils à Toulon, qu'elle ne voit pas souvent. "Je devenais folle d'être enfermée comme ça", dit-elle. "J'ai été heureuse de sortir, même si c'était pour une visite à l'hôpital. Les visites des bénévoles, ça représente beaucoup. Ils m'ont téléphoné pendant le confinement. Je les attends avec impatience… Je vais aller chez le coiffeur".


Marqués profondément

Dans les Ardennes, où une trentaine de personnes appartiennent à l'association, son secrétaire, Philippe Rismann ne cache pas son attachement à tous ceux à qui il rend visite. "Au fil du temps, on devient une petite famille. Cela me rappelle mes grands-parents. Ils ont beaucoup à nous apporter. J'ai regretté de ne plus pouvoir y aller. Pour eux aussi, habitués à nous voir au moins une fois par semaine, ça a dû être dur. Je pense que ça a agi sur leur moral. Au centre de santé de Warcq, à un étage où étaient installées une vingtaine de personnes, sept sont morts."
 

On est marqués profondément car il y a eu beaucoup de décès.

Philippe Rismann, secrétaire VMEH dans les Ardennes


" Ils racontent leur vie ! "

Jean-Michel Ridez est vice-président de VMEH, dans la Marne. "Dans le département, on est une soixantaine, des retraités, des actifs mais aussi des étudiants qui se rendent dans les EHPAD. Les jeunes s'y intéressent. Donner aux autres, c'est important. Etre là pour les personnes âgées, passer un moment avec eux, ça compte. On parle de tout, de leur vie, de la guerre, de leurs petits-enfants. Ils se confient. Les ponts ont été coupés par le Coronavirus, mais on va bientôt retourner à Vitry-le-François, à Epernay. Comme dans les maisons de retraite de Reims (Wilson, Roux, Rousselet, Roederer), charlotte, masque, gel et surblouse seront de rigueur ".

L'association  Visite des Malades en Etablissements Hospitaliers, qui est présente un peu partout en France, existe depuis 1801. Elle est reconnue d'utilité publique. Le Coronavirus avec ses conséquences a montré à quel point, elle joue un rôle essentiel dans notre société. Ses membres permettent de maintenir un lien, parfois le seul avec l'extérieur. Ils savent aussi combien sont précieux les souvenirs qu'on leur raconte. C'est un peu de notre mémoire collective.


 
 
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