Le photographe Jordan Sapally et sa complice Mylène Bourga proposent à cinq hébergements d'assurer par des photos leur communication en échange du gîte et du couvert. Un moyen pour eux de se faire connaître, une aubaine pour les établissements qui peinent à se relever de la crise sanitaire.
Au 5e étage de La Caserne Chanzy, cet hôtel rémois qui affiche 4 étoiles, la vue est à couper le souffle. Une matière extraordinaire pour le photographe mosellan, encore amateur, qu'est Jordan Sapally. Aidé de sa complice ardennaise Mylène Bourga, ils enchaînent donc les prises de vue, deux coupes de champagne à la main, le regard vers Notre-Dame, la lumière au zénith.
L'objectif de cette séance photo ? Fournir à l'hôtel un certain nombre de clichés de qualité qui leur permettra de communiquer sur les réseaux sociaux. Chambres, salons, restaurant, bar, plats et boissons, le photographe promène son appareil-photo partout dans l'hôtel de façon à rendre au maximum l'ambiance de cet établissement de luxe. En échange de ce travail, La Caserne Chanzy offre le gîte et le couvert.
Le but, c'est vraiment qu'ils aient du contenu pour les réseaux sociaux et qu'ils puissent continuer à communiquer en période de Covid, c'est l'objectif numéro 1 !
Un échange de bons procédés
Du côté de l'établissement, la proposition de Jordan et Mylène est une aubaine. Camille Roberrini, responsable commerciale de l'hôtel confirme : "On sort aujourd'hui de trois mois de confinement. L'établissement a été fermé depuis la mi-mars jusqu'au 18 juin. Cela a un impact très important sur les finances de la société, forcément. Il était donc indispensable de pouvoir se relever en essayant de trouver des solutions et en essayant de s'adapter à cette situation". L'hôtel-restaurant-spa se retrouve donc avec du contenu de qualité professionnelle pour communiquer et espère bien faire revenir les clients au sein de l'établissement. Le tout sans gréver leur budget communication.
Pour Jordan Sapally, en pleine reconversion en tant que photographe après avoir passé de nombreuses années comme attaché de presse dans la mode, il n'était pas question de rémunération. La crise sanitaire, en effet, ne favorise pas le développement de cette activité et il est extrêmement difficile dans ce contexte d'obtenir des contrats ou de trouver des clients. Il prend donc ce qu'il y a à prendre.
D'avoir la chance de faire un shooting pour la Caserne Chanzy, c'est vraiment quelque chose qui va me donner de la crédibilité par la suite, quand je vais devoir démarcher les différents clients. Je vais pouvoir me faire un book, d'autant que je travaille beaucoup sur Instagram, et qu'aujourd'hui, c'est là que tout se passe.
Un road-trip dans la région
Instagram, justement, lui a déjà permis de faire une belle rencontre : c'est via le réseau social consacré à la photographie qu'il a fait la connaissance de sa complice dans l'aventure, Mylène Bourga. La jeune femme, originaire des Ardennes, est passionnée de voyage et d'écriture. Ils ont donc décidé ensemble de proposer à cinq hébergements de Champagne-Ardenne et des alentours cet échange de bons procédés. Mylène Bourga couchera sur le papier puis sur le site de voyages de Jordan Sapally leur expérience, leurs émotions et leur ressenti dans chaque établissement.
Pour celle qui n'écrivait alors que pour elle, dans des journaux intimes, cela représente donc un sacré défi mais également de belles vacances. "Il s'agit à la fois de se rendre utile mais aussi, pour moi, de partir en vacances à moindre frais, raconte Mylène Bourga qui est commerciale pour outillage dans la vraie vie. On apporte notre aide à des établissements qui ont souffert du coronavirus ces derniers mois, et de la crise sanitaire que l'on a tous subi".
Durant dix jours, du 13 au 20 août, les deux Instagrammeurs visiteront et photographieront des établissements de tous types à Château-Thierry, Epernay ou Rosoy-en-Multien, en région parisienne. Ils passeront de l'hôtel de luxe à la chambre d'hôte plus familiale, tout en ne négligeant pas des hébergements plus insolites comme les cabanes dans les arbres. Et comme un dernier coup de pouce au tourisme régional, ils suivront et photographieront, en fin de raod-trip, les visites guidées dans les vignes oganisées par une agence de tourisme rémoise.