Le tribunal administratif de Strasbourg, saisi selon la procédure du référé-liberté, s’est prononcé mercredi sur les silhouettes de femme exposées à Dannemarie, dans le Haut-Rhin. L’association féministe les Effrontées a demandé le retrait de ces statues.
« Quand vous passez dans les rues, il n’y a rien de choquant ! Ce sont les journalistes qui ont rendu l'histoire sexy ! »
Devant le Tribunal, une quinzaine de personnes venue soutenir la municipalité. Ce mardi 8 août, le tribunal administratif de Strasbourg examinait une requête de l’association féministe Les effrontées.
« On n’a pas voulu être là. On ne l’a pas souhaité. On voulait calmer les choses », s’exclame Paul Mumbach Maire de Dannemarie, peu avant l’audience.
Pour célébrer l’année de la femme, sa commune avait décidé d’exposer plusieurs silhouettes féminines. Une opération jugée scandaleuse par l’association qui souhaite le retrait de ces panneaux. Pour Sarah Pyd, militante de l'association, ces statues portent atteinte à la dignité des femmes.
« C'est complètement sexiste. Avant d’en arriver aux tribunaux, nous avons essayé de dialoguer avec le Maire qui fait preuve de cynisme depuis le début. Notre présence est très symbolique. On est là pour soutenir la cause des femmes. »
L’avocate de l’association Me Lorraine Questiaux a alors plaidé une violation des libertés fondamentales en se basant sur le principe de dignité humaine et ainsi par la même occasion mettre en avant le principe d’égalité entre hommes et femmes.
« Cette affaire pose un jalon dans la protection effective du droit des femmes. Si le magistrat fait droit à notre demande de retrait, il considèrera que le principe d’égalité entre les femmes et les hommes est une liberté fondamentale. Un moyen effectif d’utiliser ce principe de manière autonome et protéger le droit des femmes. »
A l’audience, pendant près d’une heure, deux visions s'opposent. L’avocat de la commune Me Alexandre Tabak a rétorqué qu’il s’agissait là de la « liberté d’expression d’une œuvre artistique. »
Lors de l’audience, il a été rappelé que l’œuvre a été réalisée par la première adjointe et quelques bénévoles sans argent public.
Le tribunal administratif rendra sa décision ce mercredi 9 août.
Rappel des faits