1er tour. Elections législatives. Victoires, abstention, défaites : le vote Lorrain en six points

Le premier tour des élections législatives a apporté son lot de surprises mais aussi de confirmations dimanche 11 juin 2017. Petit état des lieux en six points et quelques chiffres.

Carton (presque) plein pour La France en Marche en Lorraine : 19 sur 21


Les candidats du parti d'Emmanuel Macron ont clairement surfé dimanche 11 juin 2017 sur la vague portée par le président de la République, Emmanuel Macron, le mois dernier : dix-huit candidats LREM seront présents au second tour pour vingt-et-une circonscriptions.
Et même dix-neuf candidats puisque Brahim Hammouche, candidat du MoDem à Thionville-Ouest (5708) a le soutien de La République en Marche dans le cadre des accords entre le parti du président et celui de François Bayrou.

Seules les circonscriptions de Pont-à-Mousson (5406), où trois candidats se disputaient l'étiquette en Marche, et de Neufchâteau (8804), où le candidat LREM est arrivé en troisième position, échappent à la vague orange.

Une incroyable abstention : 64,22%

Ce chiffre est celui de l'abstention dans la huitième circonscription de Moselle (Thionville-Ouest - 5708), le plus faible taux de participation dans les vingt-et-une circonscription de Lorraine.
Viennent ensuite les circonscriptions de Forbach (5706) avec 62,48% d'abstention et de Longwy (5403) qui affiche 61,04% d'abstentionnistes.

Ces trois circonscriptions ont en commun une important bassin de population ouvrier. Que le vote d'extrême-gauche ou d'extrême-droite n'a que peu séduit en ce premier tour des législatives.

Une explication complémentaire est avancée par François Laval, directeur du campus franco-Allemand de Sciences Po Paris à Nancy :
L'analyse de François Laval, directeur du campus franco-Allemand de Sciences Po Paris à Nancy . ©France 3 Lorraine

Pas de triangulaires


C'est un effet direct à la fois de l'émiettement des voix en raison du nombre important de candidats dans la majorité des circonscription de Lorraine.
L'autre raison à l'absence de toute triangulaire (comme dans la plupart des circonscriptions française à l'exception de la première de l'Aube [1001-Troyes]) est la faible participation. Pour accéder au second tour, les candidats devaient obtenir au moins 12,5% des voix des électeurs inscrits dans la circonscription.

 


L'effondrement du Parti Socialiste

C'est dans ses rangs que l'on compte le plus de battus emblématiques.
Frappés eux-aussi de plein fouet par la vague orange de La République en Marche d'Emmanuel Macron, les socialistes lorrains payent un lourd tribut au lendemain de ce premier tour.

Quatre députés sortants qui avaient tenté de se représenter sont éjectés dès ce premier tour : Aurélie Filippetti à Metz (5701), Paola Zanetti à Boulay-Saint-Avold (5707), Jean-Louis Dumont à Verdun (8802) et Hervé Féron à Nancy (5402)
Et même cinq si l'on compte l'ancien ministre Christian Eckert qui tentait lui aussi de retrouver son siège à l'Assemblée Nationale après son passage par le gouvernement.
Au final, seuls trois candidats socialistes seront présents au second tour de ces législatives 2017 :


Le coup de frein aux "extrêmes"

Le mouvement d'extrême-droite n'a finalement pas capitalisé sur le score de son leader Marine Le Pen à la Présidentielle.
Le FN connaît un reflux en ce premier tour et seules sept circonscriptions sur vingt-et-une verront la présence d'un candidat du Front National.
Deux seulement sont en ballottage favorable : Florian Philippot à Forbach (5706) et Cédric Marsolle à Pont-à-Mousson (5406).
Avec dans les deux cas une très faible chance de réussite en raison d'une réserve de voix limitée.

Du côté de la France Insoumise, même constat.
Pour le mouvement d'extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon, 
seuls deux candidats sont en mesure de se maintenir au second tour de ses législatives :

L'emblématique Lionel Burriello par exemple, n'a pas réussi son pari dans la huitième circonscription de la Moselle (Thionville-Ouest - 57089) : il arrive en troisième position mais avec un nombre de voix insuffisant pour atteindre le second tour.
 

Une droite divisée : 11 sur 21 au 2nd tour

Plusieurs raisons expliquent l'échec de la Droite en Lorraine à l'issue de ce premier tour.

Il y a d'abord un engouement de l'électorat très affaibli par les effets de la désastreuse campagne de Fançois Fillon lors de l'élection présidentielle.
Il y a ensuite le difficile positionnement des forces de droite et du centre par rapport à la force d'attractivité que représente le parti du président de la République.
Face aux électeurs, les candidats avec l'investiture LR-UDI ont souvent eu du mal à se positionner clairement et rapidement en faveur ou contre La République en Marche. De sorte que lorsque un candidat "orange" se retrouvait investi face à eux, ils ont le plus souvent décroché.
Enfin les divisions internes n'ont pas aidés. Les deux exemples de Nancy 1 (5401) et Nancy 2 sont symptomatiques.

  • Sur la première circonscription de Meurthe-et-Moselle, les deux frères ennemis Mostafa Fourar et Eric Pensalfini se sont neutralisés et ne seront pas au second tour.
  • Sur la deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle, bien que présents au second tour dans un duel, Laurent Garcia (plutôt catalogué à droite mais ayant à la dernière minute obtenu l'investiture de La République en Marche) et Valérie Debord (LR, soutenue en 2012 par Garcia) vont une nouvelle fois déchirer l'électorat conservateur de cette circonscription.


Au final, sur vingt-et-une circonscriptions, seuls onze candidats de la droite et du centre seront présents. Et le plus souvent dans des duels considérés comme fratricides avec des candidats de la République en Marche.
A noter toutefois que les quatre députés de droite sortant ont réussi à se qualifier pour le second tour.


France 3 Lorraine vous propose un résumé du vote lorrain pour la République en Marche :
 

Focus sur les résultats de la République en Marche sur le territoire lorrain.



 

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