Fismes, Bogny-sur-Meuse, Brienne-le-Château : Place aux nouveaux maires

Près de 70 jours après le 1er tour des élections municipales, et après 55 jours de confinement, les maires élus dès le 1er tour peuvent enfin prendre leurs fonctions. Réactions de maires champardennais soulagés et impatients d'agir malgré un contexte compliqué.

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Dans 1616  communes sur  les 1919 que compte la Champagne-Ardenne, les maires élus dès le premier tour des élections municipales peuvent enfin prendre officiellement leurs fonctions et les nouveaux conseils municipaux être élus. Comment cela s'est-il déroulé? Réactions dans trois communes Champardennaises.

A Bogny-Sur-Meuse, dans les Ardennes, la passation des pouvoirs entre le maire sortant LREM Erik Pilardeau en poste depuis 2001 et son ancien adjoint Kevin Gengoux s'est déroulée ce samedi 23 mai à 10h30 dans la mairie avec distances de sécurité, masques et sans public. Elle a donc été retransmise sur un réseau social, en Facebook Live notamment.
 
 

Emotions


Pour Kevin Gengoux, ce conseil de passation a eu une saveur particulière. "Durant 5 jours, mon père, Maurice Gengoux, maire de Laifour depuis 2001 et qui ne s'est pas représenté cette année- et moi seront maires en même temps sur le même secteur à savoir la communauté de communes vallée et plateau d'Ardennes. A Laifour, Maurice Gengoux passera la main au nouvel élu le 28 mai prochain. L'instant fut d'autant plus solennel que Kevin Gengoux a fait sa toute première cérémonie officielle avec l'écharpe de son père.
 


"C'était émouvant, même si un peu frustrant de ne pas pouvoir faire de photos de groupe, de ne pas pouvoir organiser de repas ensuite avec mon équipe, car pour l'occasion, le public était restreint. Désormais place aux nouveaux projets. De par mes anciennes fonctions et mon métier, je connais bien mes dossiers et la tâche à accomplir, mais ce que j'appréhende le plus c'est le facteur humain, en pleine crise sanitaire, je ne vais pas cesser de me dire : est-ce que je prends la bonne décision? A Bonny-Sur-Meuse, nous sommes 5100 habitants, en tant que maire forcément, je vais m'inquiéter pour eux, je vais vouloir bien faire."

Quant à l'entente avec son prédécesseur, Erik Pilardeau, elle n' a jamais cessé d'être plus que cordiale. Les deux hommes se connaissent bien. Ils ont l'habitude de travailler ensemble. Pour eux, ce fut presque une formalité. "Les deux mois d'attente se sont très bien passés. Nous avons eu des échanges très réguliers avec Erik Pilardeau. Il m'a associé à toutes les réunions, la passation des dossiers s'est très bien faite", précise le nouveau maire, avant d'ajouter : "Je plains les communes où il y a une forte opposition entre le maire sortant et le successeur".

Responsabilités

C'est justement le cas dans la commune de Brienne-le-Château dans l'Aube, où le conseil municipal sera élu jeudi 28 mai dans la salle du conseil de la mairie à 19 heures, avec pour consigne choisie par le maire sortant : un public restreint. "Il ne pourra y avoir que 5 personnes", explique le futur maire. "C'est dommage nous aurions pu le faire dans le foyer rural avec plus de monde, mais je ne peux que m'incliner devant le choix de mon prédécesseur. Du coup je viendrai avec une seule personne et ce sera ma femme, j'estime tout de même qu'elle se doit d'être à mes côtés le jour de mon investiture".
 


Laurent Sibois, ancien conseiller municipal d'opposition a battu l'ancien maire Nicolas Dhuicq dès le premier tour. Les relations sont quelque peu tendues. "Durant deux mois il n'y a eu aucune communication, aucun dialogue, aucune transmission",  regrette amer Laurent Sibois. "C'est dommage car cela n'est pas dans l'interêt général", achève-t-il. Mais le futur maire se dit confiant. "Le confinement nous a laissé deux mois pour être au point. Mon équipe et moi sommes dans les starting-blocks, nous avons beaucoup travaillé", et précise-t-il non sans une pointe d'humour : "En deux mois j'ai eu le temps de potasser le guide de l'élu local".

Le coronavirus, trouble fête


Autre trouble fête, le coronavirus qui a chamboulé leurs programmes et oblige les nouveaux élus à décaler certains gros projets. "Pour nous désormais, il va falloir protéger et rassurer nos habitants, les commerçants. La première année, nous ne pourrons pas faire de gros investissements, il faudra gérer d'abord le quotidien. Pourra-t-on ou non organiser notre traditionnelle foire de la choucroute? Comment avancer sur notre projet urgent de de maison professionnelle de santé qui devient une priorité dans le contexte du Covid-19, s'interroge Laurent Sibois.


A Fismes, dans la Marne, Jean- Pierre Pinon, 70 ans, le maire DVG depuis 2001 ne s'est pas représenté. C'est son adjoint chargé du patrimoine durant 6 années, Charles Gossart qui a pris le flambeau et a été élu dès le 1er tour. Il a officiellement pris ses fonctions ce samedi 23 mai. Et son conseil municipal a enfin été élu.
 


Pour ce libraire de 58 ans, l'émotion était aussi au rendez-vous au moment de revêtir l'écharpe triocolore.

"Porter une écharpe c'est quelque chose d'extraordinaire. C'est comme un champion de France qui monte sur la première marche du podium avec en fond la Marseillaise. Vous savez, le drapeau bleu blanc rouge ce n'est pas le drapeau d'un parti politique, c'est le drapeau de tous les Français.
-Charles Gossart, maire DVG de Fismes

 


Ce dernier avoue être serein quant à la conciliation de son activité de maire et libraire." Cela fait 6 ans que je concilie mes activités. On travaille à deux, avec ma femme, on est libraire depuis 30 ans. Nous prendrons chacun nos responsabilités et le personnel aussi va s'adapter. Je vais m'arranger, refaire mon emploi du temps". A 58 ans, devenir le nouveau maire de Fismes, sa ville natale, était devenu une évidence. "A la librairie, les clients me faisaient des remarques : "vas-y mon gars, fais le! C'est pour ça que j'y suis allé".

Si la transmission avec son prédécesseur s'est très bien faite, elle a tout de même été difficile en raison du coronavirus. "On a dû mettre en place une mini cellule de crise. On se réunissait tous les deux avec les services techniques pour se concerter sur les décisions à prendre. Jean-Pierre (Pinon) prenait les décisions mais on parlait d'une seule voix. On est tous les deux enfants du pays. Même si chacun de temps en temps avait ses idées et les défendait, à la fin c'est le consensus qui l'emportait".

Le maire sortant lui a soufflé quelques conseils avant de lui laisser les clés de la maison. "Il m'a conseillé d'être à l'écoute des autres, de mes conseillers et de la population. Ce n'est pas toujours facile car même si j'ai une idée à défendre, j'ai désormais 29 conseillers alors il faudra décider ensemble."
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