Une cérémonie en hommage à Rémy Pflimlin, décédé samedi 3 décembre, est organisée ce lundi au siège de France Télévisions à Paris.
Homme discret, l'Alsacien Rémy Pflimlin, décédé samedi 3 décembre à l'âge de 62 ans, a présidé de 2010 à 2015 France Télévisions, point d'orgue d'une carrière entière au service des métiers de la presse, écrite et audiovisuelle. En 2010, il avait été le premier patron de l'audiovisuel public directement nommé par le président de la République, Nicolas Sarkozy à l'époque. Mais il avait échoué à obtenir le renouvellement de son mandat et cédé la présidence à Delphine Ernotte l'an dernier.
Au cours d'une journée d'hommage le 12 décembre 2016, la direction a annoncé que le hall d'entrée du siège parisien de France Télévisions portera le nom de l'ancien président du groupe.
Hommage à Rémy Pflimlin - Le hall de francetele sera renommé "Hall Rémy #Pflimlin", @DelphineErnotte pic.twitter.com/GhnOGkuFLr
— France Télévisions (@Francetele) 12 décembre 2016
L'accession de M. Pflimlin à la tête de France Télévisions aura été le couronnement de la carrière de ce diplômé d'HEC, passionné de musique et de culture. Né à Mulhouse (Haut-Rhin) le 17 février 1954, Rémy Pflimlin débute sa carrière à l'hebdomadaire « Jours de France ». Il y est directeur de la publicité de 1979 à 1985, avant de rejoindre le quotidien régional strasbourgeois Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). En juin 1991, il est nommé directeur général adjoint de la Société alsacienne de publications, éditrice du quotidien "L'Alsace", rival des DNA, dont il est président du directoire de 1993 à 1999.
Cet homme discret, réputé extrêmement organisé et fidèle en amitié, prend alors d'importantes responsabilités au sein du Syndicat de la presse quotidienne régionale
(SPQR). Il y exerce les fonctions de premier vice-président de 1997 à 1999.
Homme de compromis
En 1999, sa carrière connaît un nouvel élan il est nommé directeur général de France 3. C'est sous sa houlette que la chaîne lancera de nouvelles initiatives comme le célèbre feuilleton quotidien au succès fulgurant, "Plus Belle la Vie". Il siège parallèlement au Conseil supérieur de l'Agence France-Presse. Rémy Pflimlin restera à France 3 jusqu'en 2005, année de l'arrivée de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, qui choisit ses hommes.
Il devient alors, en janvier 2006, directeur général des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) rebaptisées Presstalis, la principale société chargée de la distribution de la presse. Cet homme de compromis travaille au sauvetage de l'entreprise, confrontée à une crise de gouvernance mais aussi aux difficultés des journaux et magazine français. "Aux NMPP, dont il ne connaissait pas la structure complexe, il a réussi à créer une relation de confiance, sans jamais braquer personne et tout en parvenant à ses fins", a confié un de ses collaborateurs.
Passionné de musique contemporaine, Rémy Pflimlin a été président du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, mais aussi de Musica, festival international des musiques d'aujourd'hui de Strasbourg. Il ne dédaignait pas pour autant les concerts de chanteurs plus contemporains. Son nom avait été régulièrement avancé pour la présidence d'Arte, la chaîne culturelle franco-allemande. Marié et père de quatre enfants, Rémy Pflimlin avait été nommé conseiller d'État en service extraordinaire en 2015.