Grand Est : "la grande gagnante en 2020, c’est la marche", les marcheurs citadins appelés à exprimer leurs souhaits

Depuis le 7 décembre dernier, dans toute la France, une enquête est en ligne, pour faire émerger les pratiques piétonnes, en connaître les satisfactions et les difficultés. Dans la Marne, 250 citadins ont déjà répondu à l’opération qui va se poursuivre jusqu’au 15 mars.

La Fédération française de randonnée pédestre, et deux associations, "Rue de l’avenir" et "60 millions de piétons" viennent de se regrouper sur une plateforme nommée, "Place aux Piétons". C’est sur cette dernière que les usagers des trottoirs, chemins des villes et des villages peuvent faire remonter leur ressenti, leurs avis sur la sécurité, leurs rapports avec les autres usagers (cyclistes, utilisateurs de trottinette, automobilistes), leurs avis sur la continuité du maillage, sur les installations, suffisantes ou non.

Le but de l’opération étant de publier un baromètre des  villes "marchables". Sur la plateforme "Place aux Piétons", quinze minutes suffisent pour répondre au questionnaire. 24.000 pratiquants de la marche en ville, ont déjà répondu à l’enquête, suivie par Le Sphinx, une entreprise spécialisée dans les études, et installée à Chavanod, en Haute-Savoie.

"Avec la Covid 19, les gens ont redécouvert leurs jambes, et l'envie de marcher".

Frédéric Brouet, président du comité marnais de la randonnée pédestre

L’effet Covid 19

Frédéric Brouet enseigne l’histoire et la géographie à Reims, dans la Marne. Il est le président du Comité Marnais de la Fédération française de randonnée. Il pilote la mission "Marche en Ville", un programme de la Fédération de randonnée. "A la fédération", dit-il, "nous assurons la défense des chemins ruraux et des beaux espaces. Alors qu’on assiste à des changements sociaux et environnementaux, on s’est aperçu qu’on n’avait pas investi les villes. Et cela nous a donné envie d’établir un baromètre, pour faire, notamment, remonter des propositions. Nous les mettrons ensuite à la disposition des communes. C’est la  première fois que les pratiques et les envies des piétons seront formulées."

En terme de mobilité, la pratique du vélo a beaucoup progressé, avec la Covid 19. Mais, la grande gagnante en 2020, c’est la marche.

Frédéric Brouet, président du Comité Marnais de la Fédération française de randonnée

"Les gens ont redécouvert leurs jambes et l’envie de marcher. Est-ce-que ça va durer ? On ne le sait pas. Il y a un effet mode sur le vélo, mais on manque d’analyses sur le déplacement pédestre. En répondant à l’enquête, de manière anonyme ou non, on peut donner son avis sur plusieurs communes, grandes ou petites, où l’on se déplace, à pied. On peut désigner les lieux emblématiques où l’on se sent bien, signaler les éventuels points noirs, les problèmes de stationnement, et indiquer si les informations, ou les aménagements, comme l’éclairage sont satisfaisants" ajoute-t-il.

"On a un patrimoine urbain extraordinaire, où l'on doit pouvoir se rendre".

Frédéric Brouet, président du comité marnais de la randonnée pédestre.

Pas d’opposition avec les autres moyens de transport

A 58 ans, Frédéric Brouet se rend à son travail à pied ou à vélo. "Il faut être idiot pour ne pas l’avoir fait plus tôt. C’est vivifiant", raconte-t-il. Avec le week-end, il affiche environ huit heures de marche chaque semaine. "On a un patrimoine urbain extraordinaire, où on doit pouvoir se rendre. C’est pour cela que notre baromètre est important. Pour autant, nous ne voulons pas être en opposition avec les autres modes de transport. Mais on souhaite être d’avantage présent dans les espaces urbains, pouvoir y mener des actions à long terme, et développer la sécurité".

"Au niveau national, nous avons à ce jour reçu 24.000 réponses, dont 250 dans la Marne. Mais globalement, le Grand Est est un peu à la traîne. C’est pourtant important de faire émerger des pratiques piétonnes. L’enquête est ouverte à tous. Pour l’instant, les participants sont principalement des adultes, plutôt âgés. Nous manquons de jeunes adultes et d’enfants. Sur le chemin de l’école, ils ont sûrement des observations à faire remonter. Au 15 mars, nous espérons avoir recueilli 100.000 réponses".

Le programme "Marche en Ville" a un coût de 50.000 euros. Cela comprend l’enquête, mais aussi l’opération "Juin à pied", qui est en préparation, et un colloque national en septembre, à Marseille, consacré à la marche en ville, et destiné à permettre de faire des propositions aux élus.

Un plan marche en perspective

Le collectif "Place aux Piétons" est soutenu financièrement par l’A.D.M.E., le Ministère des Sports, Rue de l’avenir et la Fédération française de randonnée, avec pour ambition, après le plan vélo, de promouvoir un plan marche. Important, lorsqu’on sait que dans une ville comme Paris, les itinéraires reliant les sites touristiques et servant aux déplacements des parisiens, chaque jour, représentent 280 kilomètres de G.R. L’enquête devrait permettre d’inventorier les attentes des piétons et d’améliorer le cadre de vie.

La marche à pied représente 23,5% des mobilités. Avec une hausse de 1,2%, c’est ce mode de déplacement qui progresse le plus. La Fédération française de randonnée compte 250.000 licenciés dont 10.000 dans le Grand Est. Parmi eux, les bénévoles s’occupent des clubs, mais aussi de balisage des parcours. En ville, ils aimeraient porter la voix de ceux qui, par exemple, se plaignent du séquençage trop rapide des feux rouges, plus globalement de rendre la ville plus agréable aux piétons. Les sujets de préoccupation, voire de grogne des piétons ne manquent pas. C’est en avril que sera publié le palmarès national des villes "marchables".

Il est possible d'accéder à l'enquête sur ffrandonnee.fr et placeauxpietons.fr

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