Alain Soral a été relaxé ce vendredi 10 janvier 2020. Il était poursuivi après la diffusion sur son compte Twitter d'une photo le montrant en train de faire une quenelle devant le tribunal de grande instance de Colmar le 7 mai 2019. La procureure avait requis six mois de prison avec sursis.
Le tribunal de grande instance de Colmar a relaxé l’essayiste d’extrême droite Alain Soral ce vendredi 10 janvier après la diffusion sur Twitter d’une photo le représentant faisant une quenelle devant ce même tribunal, le 5 mai 2019. La procureure Catherine Sorita-Minard avait requis une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve.
Le polémiste était poursuivi pour "injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion" et pour "provocation publique à la haine ou à la violence". La Licra, le Consistoire israélite du Haut-Rhin, ainsi que SOS Racisme, s’étaient portés parties civiles.
D'après un communiqué de la procureure (lire ci-dessous dans son intégralité), "la quenelle constitue selon les interprétations et le contexte, soit un geste antisémite correspondant au salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la shoah, soit un bras d'honneur, un geste anti système".
Et de poursuivre "le tribunal a estimé que la diffusion par le prévenu de la photographie de la quenelle prise dans un lieu non mémoriel et sans lien avec la religion juive [...] ne constituait pas des infractions d'injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ni de provocation publique à la haine ou à la violence par écrit, image ou par voie électronique" .
La quenelle, popularisée par le polémiste Dieudonné M'bala M'bala consiste à tendre un bras vers le bas tout en plaçant la main opposée sur l'épaule du bras tendu. Entre le salut nazi inversé et le bras d'honneur.
Dix jours pour faire appel
Le 15 avril 2019, Alain Soral a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison ferme pour contestation de l'existence de la Shoah. Une peine assortie d'un mandat d'arrêt, l'accusé n'étant pas présent à la lecture du délibéré. Une polémique est alors née autour de ce mandat, puisqu'Alain Soral pouvait théoriquement être interpellé et écroué.Mais le parquet de Paris a décidé de ne pas exécuter ce mandat d'arrêt et en a fait appel, estimant que le tribunal s'est trompé et que le mandat est dépourvu de base légale : le code de procédure pénale ne prévoit la délivrance d'un tel mandat que pour les délits de droit commun ou d'ordre militaire, or l'essayiste a été condamné au titre de la loi sur la liberté de la presse.
La procureure a dix jours pour faire appel.
Geste de la quenelle devant le tribunal diffusé sur les réseaux sociaux by France3Alsace on Scribd