La procureure de Colmar a décidé d'ouvrir, ce vendredi 10 mai, une enquête pénale après la diffusion sur le compte Twitter d'Alain Soral d'une photo le représentant en train de faire une "quenelle" devant le tribunal de grande instance.
La procureure de Colmar, Catherine Sorita-Minard, a ouvert, ce vendredi 10 mai, une enquête pénale après la "quenelle" d'Alain Soral devant le tribunal de grande instance de Colmar le 7 mai. Elle a également saisi la direction interrégionale de la PJ de Strasbourg "afin de procéder à des investigations".
Dans un communiqué, la procureure explique que "la photographie d'une personne posant devant le tribunal de grande instance de Colmar en faisant un geste susceptible de recevoir la qualification pénale de provocation publique à la haine raciale a été diffusée sur les réseaux sociaux".
Le 7 mai devant le tribunal de Colmar
Cette personne, c'est l'essayiste d'extrême droite, Alain Soral, qui a posé le 7 mai devant le tribunal de Colmar avant de diffuser cette photo sur son compte Twitter. Alain Soral se trouvait en Alsace début mai après une conférence donnée à Brunstatt (Haut-Rhin) sur le thème "Leçons de droit n° 5, Pédocriminalité, réseaux & Code pénal".Le geste, c'est la "quenelle", un signe associé à l'extrême droite et à l'antisémitisme, popularisé par Dieudonné M'bala M'bala qui consiste à tendre un bras vers le bas tout en plaçant la main opposée sur l'épaule du bras tendu. Entre le salut nazi inversé et le bras d'honneur.
Le 15 avril 2019, Alain Soral a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison ferme pour contestation de l'existence de la Shoah. Une peine assortie d'un mandat d'arrêt, l'accusé n'étant pas présent à la lecture du délibéré. Une polémique est alors née autour de ce mandat, puisqu'Alain Soral pouvait théoriquement être interpellé et écroué.
Mais le parquet de Paris a décidé de ne pas exécuter ce mandat d'arrêt et en a fait appel, estimant que le tribunal s'est trompé et que le mandat est dépourvu de base légale: le code de procédure pénale ne prévoit la délivrance d'un tel mandat que pour les délits de droit commun ou d'ordre militaire, or l'essayiste a été condamné au titre de la loi sur la liberté de la presse.