La nouvelle structure d'accompagnement vers la sortie (SAS) de Colmar devrait sortir de terre d'ici trois ans. Mais au nord de la ville, sur la friche des anciens abattoirs, et non plus dans le quartier des maraîchers au sud, comme prévu initialement.
C'est une structure à l'architecture "contemporaine et de qualité", de faible hauteur et s'inscrivant "de manière harmonieuse dans le tissu urbain" qui devrait surgir de terre d'ici fin 2022, rue d'Agen, au nord de Colmar, à l'emplacement des anciens abattoirs. Le maire de la ville Gilbert Meyer l'a annoncé officiellement lors d'une conférence de presse, le 26 septembre.
SAS contre maison d'arrêt
Cette future structure d'accompagnement vers la sortie (SAS) de 120 places – dont dix destinées à la détention lors de tenue de procès d'assises - n'a plus rien à voir avec le projet initial d'une nouvelle maison d'arrêt de 550 places, évoqué en 2017. Même si, d'une certaine manière, elle doit compenser la fermeture de l'actuelle maison d'arrêt de Colmar, rue des Augustins, prévue dès l'entrée en fonction de la nouvelle prison de Lutterbach.En effet, cette SAS est un établissement d'un genre nouveau qui s'adresse à des détenus en fin de peine, ou condamnés à moins d'un an de prison. Elle est destinée à les préparer à la sortie, et leur proposer des projets de réinsertion. En octobre 2018, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, annonçait la création de seize de ces SAS à travers tout le territoire, pour une capacité totale de 2.000 places. Le futur établissement de Colmar devrait être la seule structure de ce type prévue dans le Grand Est.
Les atouts du site retenu
Le lieu d'implantation du nouveau site pénitentiaire à Colmar est une friche de 2,27 hectares au nord de l'agglomération, dans un quartier qui héberge surtout des entreprises du tertiaire. Plusieurs atouts ont guidé le ministère de la Justice, la préfecture et la ville de Colmar dans ce choix : l'accès par les deux rues adjacentes, rue d'Agen et rue de la Fecht, l'éloignement des habitations, la proximité des transports en commun et celle de pôle emploi… La nouvelle construction devrait bénéficier de 5.000 m2 de surface de planchers, être "un lieu sécurisé" à l' "atmosphère apaisante"... Mais son esthétique finale n'est pas encore connue. Un concours d'architectes devrait être lancé ces prochaines semaines, avec pour consigne de "proposer une organisation (…) en bâtiments cohérents dont l'image devra rompre avec les codes pénitentiaires." Le lauréat devrait être choisi courant 2020, et les travaux de construction sont prévus de 2021 à 2022.