Ils sont de retour en Alsace depuis un an tout juste : les frères Mawem, qui ont représenté la France en escalade aux JO de Tokyo, préparent Paris 2024 dans leur salle colmarienne. En tant qu'athlètes mais aussi coachs des jeunes recrues.
Bassa et Mickael Mawem préparent les Jeux olympiques de Paris 2024 dans la salle d'escalade qui porte leur nom à Colmar. Voilà un an qu'ils sont de retour en terre alsacienne. Celle qui les a vu grandir et commencer l'escalade. Discipline dans laquelle ils ont représenté la France aux derniers JO de Tokyo.
Et c'est un triple défi qu'ils se sont donné: gérer une salle d'escalade, s'entraîner au plus haut niveau et préparer la relève. "C’est sûr que c’est un challenge, avoir la salle, bosser, développer l’escalade en Alsace et en même temps essayer d’aller chercher cette place aux JO de Paris et aller plus loin jusqu’à la médaille", reconnaît Mickael le frère cadet. "Mais bon, on a toujours bossé dur, là ça nous fait rester à la salle de 7h à 21h tous les soirs."
Une salle à leur mesure et qu'ils peuvent aménager à leur guise. "Si on a besoin de changer les murs, d’aménager des voies spécialement pour moi, on peut tout faire, on n’a pas de limite dans notre salle, on peut même la fermer aux clients. C’est un avantage, on n’est pas dans la demande."
Il faut faire en sorte que ce soit plus simple pour les jeunes, qu’ils puissent se projeter, avoir un encadrement humain performant qui peut les amener au plus haut niveau.
Bassa Mawem
Des conditions qu'ils n'ont pas connues jeunes. Car les frères Mawem ont dû se faire tout seuls, comme le rappelle Bassa : "On était accompagnés par la fédération, mais entre frères, on s’est toujours entraînés seuls."
Et il a fallu quitter l'Alsace pour trouver les infrastructures adaptées à leur projet sportif : en région Rhône-Alpes, à Paris, pour un tour de France qui s'est transformé en tour du Monde.
Ce retour en Alsace a été dicté par des obligations familiales : "Nos parents commencent à être âgés et il fallait qu’on se rapproche d’eux", explique Bassa. Mais il se combine à la volonté de rendre l’entrainement accessible aux jeunes grimpeurs. "C’est hyper important pour moi, faire en sorte que ce soit plus simple pour les jeunes, qu’ils puissent se projeter, avoir un encadrement humain performant qui peut les amener au plus haut niveau."
Les frères Mawem visent donc la qualification pour les JO 2024, pour eux. Los Angeles 2028 pour les jeunes de 20 ans, Brisbane 2032 pour les plus jeunes encore.
À l'image de Hoani Lhotellier-Poirot, 11 ans, qui a quitté la Nouvelle-Calédonie pour venir s'entrainer à Colmar auprès de ses idoles : "Là-bas, il n’y a pas l’infrastructure pour percer au niveau où moi je veux percer. Et s’entrainer avec des champions ça te tire, t’as toujours envie d’aller plus haut, plus fort, plus dur."
Plus haut, plus fort, c'est aussi le projet des frères Mawem en Alsace : faire de Colmar un pôle d'excellence pour l'escalade française.