Auguste Bartholdi, né à Colmar en 1834, est mondialement connu pour avoir réalisé la statue de la Liberté de Ney-York. Un musée, à l'intérieur de la maison où il vit le jour, lui est consacré dans la préfecture du Haut-Rhin. Visite.
Au milieu du marché de Noël de Colmar trône une statue réalisée par un enfant du pays : Auguste Bartholdi. La maison où il est né, en 1834, se situe non loin de là et les touristes y affluent en nombre. En pour cause : l’œuvre la plus connue du sculpteur alsacien n’est autre que l’un des monuments les plus célèbres du monde, la statue de la Liberté.
La conservatrice du musée Bartholdi, Isabelle Bräutigam, présente une petite statue à l’aspect brut, mais déjà pleine de symboles. « Avec cette première esquisse en terre cuite commence le projet de la statue de la Liberté. Une petite statuette qui rappelle l’Antiquité, avec sa couronne, son costume de déesse antique. Elle piétine une chaîne brisée ».
La sculpture, « La Liberté éclairant le monde » de son vrai nom, est construite pendant à 10 ans à Paris puis inaugurée à New York en 1886. Bartholdi se passionne aussi pour les grands hommes et symboles de la France. On lui doit des bustes et statues de Champollion, Rouget de Lisle, mais aussi la statue équestre de Vercingétorix de Clermont-Ferrand et le lion de Belfort, dont des répliques trônent place Denfert-Rochereau à Paris mais aussi à Montréal.
Un sculpteur engagé
Qui était ce sculpteur épris de grandeur ? « Il est un artiste engagé politiquement, pour la démocratie, contre l’esclavage, raconte Isabelle Bräutigam. Il entre aussi dans la franc-maçonnerie par conviction : l’influence maçonnique se reflète d’ailleurs dans la statue de la Liberté. »Auguste Bartholdi avait ses ateliers rue Vavin à Paris, mais il n’a jamais oublié sa ville de Colmar où il venait fréquemment et où il a réalisé différentes sculptures. Dans le musée éponyme, il n’est pas rare de trouver des dessinateurs, comme Falvien Moreno, inspirés par les œuvres de cet artiste du XIXe siècle. « C’est techniquement vachement bien fait (sic), donc forcément, pour apprendre c’est toujours bien de copier les classiques », explique-t-il.
Dans les lycées d’Alsace, la statue de la Liberté est au programme. Sur le plan artistique, mais historique : cette œuvre était un cadeau de la France aux Etats-Unis pour le centenaire de l’indépendance de ces derniers, proclamée en 1776. « Ça donne envie d’y rentrer pour voir les grandes dimensions de la statue… et d’aller à New-York, » commente, rêveuse, une lycéenne en visite.