Un vol Easy Jet à destination de Tel Aviv a percuté des oiseaux au décollage de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, le 2 juillet 2023, et a dû faire demi-tour. Une situation rare que les aéroports en France essayent à tous prix d'éviter en effarouchant les volatiles avec des méthodes surprenantes.
C'est un problème auquel on ne pense pas forcément lorsqu'on part en vacances à l'autre bout du globe. Le 2 juillet 2023, un avion de la compagnie EasyJet a dû rebrousser chemin après avoir heurté des oiseaux au décollage de l'aéroport de Bâle-Mulhouse. Les 177 passagers ont été pris en charge et ont pu repartir à bord d'un nouvel A320 quelques heures plus tard direction Tel Aviv.
Ce problème majeur, causé par les volatiles, est l'une des premières préoccupations des aéroports français en matière de sécurité. Le risque, lorsqu'un avion heurte des oiseaux, est d'endommager les moteurs ou les structures de l'appareil. "Les avions sont aujourd'hui conçus de manière à conserver leur capacité de manœuvre même en cas d'incident. L'EuroAirport de Bâle-Mulhouse utilise une flotte d'avions modernes qui remplit ces conditions", indique la communication de l'aéroport.
Le risque, aujourd'hui, est matériel. Les conséquences d'une collision avec des oiseaux peuvent être importantes sur le plan financier. Plusieurs méthodes sont employées par l'aviation pour ne pas attirer les oiseaux qui viennent se régaler sur les pistes.
Éloigner les oiseaux des pistes
A l'EuroAirport, la direction fait appel au Service de prévention du péril animalier (SPPA). Sa méthode pour écarter les volatiles : émissions de sons par haut-parleurs, dont des cris de rapaces.
Dans certains cas, les services de l'aéroport international utilisent des cartouches à percussion, qui sont habituellement employées dans la plupart des armes portables militaires, de chasse et de tir. D'autres en France effectuent des tirs de cartouches à blanc, mais aussi de fusées crépitantes ou détonantes.
La gestion des espaces verts est tout aussi importante pour ne pas attirer les volatiles en quête de nourriture. À Bâle-Mulhouse, les terrains ne sont fauchés qu'une seule fois dans l'année, à l'exception des bords de piste qui doivent être coupés plus souvent pour des raisons de sécurité. Cette méthode déplaît aux rapaces et échassiers qui ne s'accomodent pas des herbes hautes.
Les renards, des excellents chasseurs
Depuis plusieurs années, l'aéroport international voit apparaître des renards aux alentours de ses pistes. Une aubaine pour effrayer les oiseaux. "Le renard est un excellent chasseur, il peut exercer une pression non-négligeable sur les populations de campagnols et ainsi limiter leur présence", précise la communication de l'Euroairport.
Il y a aussi un effet positif concernant la réduction de la présence de volatiles. Les rapaces, qui se nourrissent de petits oiseaux, sont moins tentés de s'aventurer autour des pistes si aucune nourriture n'est à leur disposition.
Malgré leur présence, il sera difficile d'apercevoir les renards lorsque vous monterez dans votre avion. "C'est un animal très timide et intelligent qui a vite compris que les avions représentaient un danger pour lui. Nous l'observons surtout dans les prairies, loin des activités opérationnelles", affirme l'Euroairport.
En avril dernier, le personnel de l'aéroport a remarqué la naissance de cinq renardeaux autour des pistes. "Avec ces naissances, les renards vivants éloignés de l’activité humaine sur notre plateforme vont participer à la régulation des nuisibles", précise l'aéroport sur son compte Facebook. Il a même été demandé aux internautes de les nommer.
Les collisions avec des oiseaux en vol restent rares. À Bâle-Mulhouse, ce type d'incident ne s'était pas produit depuis 2019.