A Dannemarie, une association d'accompagnement des personnes déficientes intellectuelles a participé à la validation d'un test de dépistage de l'autisme. Cette initiative lui a permis d'identifier une trentaine de cas de troubles autistiques qui n'avaient jamais été diagnostiqués.
C’est un entretien d’une vingtaine de minutes. Une série de questions qui permet de déceler rapidement des troubles du spectre de l’autisme chez des personnes déficients intellectuelles. En participant à la validation en France de ce test néerlandais, l’association des parents et amis d’enfants inadaptés (APAEI) du Sundgau a pu dépister une trentaine de suspicion de cas d’autisme chez ses 180 usagers.
Au départ de cette campagne de dépistage systématique, un constat: dans cette institution de Dannemarie qui accueille des déficients intellectuels, on ne dénombre que 17% d’usagers atteints de troubles autistiques, alors que les études internationales relèvent un taux compris entre 30 et 40% dans ce milieu. Certains usagers souffrent donc probablement de troubles qui n’ont pas été diagnostiqués, du fait de leur déficience intellectuelle, explique le Dr Serge Moser, président de l'APAEI du Sundgau :
La déficience intellectuelle rend plus difficile le diagnostic de l’autisme, d’où la nécessité de mener ce dépistage systématique chez l’ensemble de nos usagers
Pourtant, malgré les recommandations de l’agence régionale de santé en matière de dépistage et 3 plans autisme depuis 2005, c’est sur ses fonds propres que l’APAEI a dû acheter le matériel, 8000 euros, et former ses équipe au dépistage et au diagnostic de l’autisme.
Mais aujourd’hui, ce dépistage a permis aux équipes pédagogiques de mettre un nom sur des troubles du comportement qui affectaient jusqu’alors certains usagers qui n’avaient pas été diagnostiqués. Mettre un nom sur une pathologie, et pouvoir adapter la pédagogie, faire attention à certaines particularités sensorielles, comme l’hyperacousie, la sensibilité aux lumières scintillantes ou à certaines odeurs, autoriser certains comportements qui permettent à un autiste d’évacuer ses tensions. Plus de bien être pour ces usagers, mais aussi pour les autres usagers et les équipes pédagogiques qui peuvent désormais prévenir les situations de mal-être chez les personnes souffrant de troubles du spectre de l’autisme, et enfin pour les familles, souvent désemparées après des années d’errance médicale.