Au moment du dépouillement du premier tour des législatives, Mirko Pasqualini, le maire de Vogelgrun, découvre parmi les 269 bulletins, une page imprimée, criblée de fautes, insultante, signée le Marcheur. Il y est menacé de mort et a porté plainte.
Le 30 juin 2024, lors du premier tour des législatives, le maire de Vogelgrun a droit à une bien mauvaise surprise au moment du dépouillement. Parmi les 269 bulletins de vote de ses concitoyens, s’est glissée une page imprimée d’un texte insultant à son encontre et à celle de deux autres élus, qui se conclut par des menaces de mort. Le message est signé "le marcheur". Mirko Pasqualini, édile de Vogelgrun depuis 2020, n’a aucune idée de la personne qui aurait pu lui écrire ces mots de haine.
On y lit notamment au début, dans un texte truffé de fautes : "Mirko le gros nul tu arrive presque à la fin de ton mandat chaotique et surtout honteux." Une quinzaine de lignes d’injures qui s’adressent aussi à une adjointe "coiffeuse qui a une très grande soif de pouvoir et surtout une très grande gueule (…)". Et une conclusion qui fait froid dans le dos : "Alors Mirko surtout ne te représente pas laisse la place à des gens qui ont beaucoup plus de compétence que toi. Sinon on sera obliger de te faire disparaitre une fois pour toute." (sic)
Chaton mort et arbre incendié
Deux jours avant le premier tour des élections législatives, Mirko Pasqualini a déjà eu la mauvaise surprise de découvrir un chaton mort gisant sur l’un des murets de sa maison. Et puis, le dimanche 30 juin, outre le message anonyme injurieux, un arbre mort a été incendié dans l’une des aires de jeux du village. Les gendarmes ont observé que le feu a été déclenché à l’aide d’un produit inflammable.
Une succession de malveillances qui font réagir l’édile : "J’ai un sentiment d’incompréhension totale, c’est abject, bas à vomir. C’est choquant de voir cela arriver pendant les législatives. Je n’ai pas de mots, c’est très lâche."
Miko Pasqualini et les deux adjoints cités dans le message ont porté plainte pour menace de mort matérialisée par écrit. Le maire s’inquiète désormais pour le personnel municipal et pour les élus. "Je ne suis pas serein, avec tous les dingues qui circulent. On n’est pas à l’abri d’un détraqué."
Des incidents que Mirko Pasqulini comprend d’autant moins qu’il dit s’entendre avec tout le monde dans le village. Et de préciser : "Je n’ai jamais eu de dispute avec personne, aucun habitant. C’est un village où il fait bon vivre, je ne comprends pas le mécontentement de celui ou ceux qui ont fait cela."
Des faits d’autant plus troublants qu’en 2020 déjà, au moment des élections municipales, Mirko Pasqualini, à peine élu, avait déjà reçu une lettre blessante, mais pour le coup très bien écrite et signée "Le randonneur". Le maire a aussi constaté à l'époque des dégradations et visites dans son jardin. Il n'avait alors pas jugé utile de porter plainte.
Le marcheur dans les pas du randonneur
Des injures aux municipales de 2020, des menaces de mort aux législatives de 2024. Est-ce que cela décourage Miko Pasqualini dans sa mission ? Pas vraiment, au contraire : "Ça me donne la rage de continuer. Je suis plutôt combatif. Je veux que cette personne vienne me voir".
Autour de lui, la population, les élus et les maires des communes voisines sont tous consternés. Personne ne comprend ce déferlement de haine. À Vogelgrun comme dans tous les autres endroits en France où ils ont eu lieu ces dernières semaines.