Arrestation d'un prêtre soupçonné de pédophilie à Mulhouse: l'appel à témoin de la gendarmerie

Robert Bonan, 60 ans, officiait dans la paroisse de la communauté de communes de Saint-Benoît près d'Oelenberg (Haut-Rhin) . Le prêtre a été interpellé mardi matin à Lautenbach et placé en détention provisoire suite à la perquisition de son domicile. La gendarmerie lance un appel à témoignages. 

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La procureure de la République de Mulhouse a confirmé ce jeudi la mise en examen du prêtre Robert Bonan, 60 ans, soupçonné de violences sexuelles sur des mineurs dans le cadre de ses activités pastorales dans la paroisse de Saint-Benoît près d'Oelenberg. Le curé des paroisses de Galfingue, Reiningue, Heimsbrunn, Lutterbach et Morchwiller-le-Bas a été placé en détention provisoire. L'homme a également été placé sous statut de témoin assisté pour des faits antérieurs au délai de prescription. Le curé officiait depuis les années 80 et certains faits se seraient produits dès le début de son activité.

La procureure de la République Edwige Roux-Morizot a nié l'existence d'une lettre post mortem dénonçant les agissements du prêtre. "Il y a effectivement eu un suicide dans l'entourage du prêtre mais on ne sait pas et on ne saura peut-être jamais s'il y a un lien avec les faits qui lui sont reprochés, a-t-elle indiquée. L'interpellation fait suite à des plaintes de victimes ou de prétendues victimes concernant des faits subits dans leur jeunesse. Des faits anciens dont certains, pas la totalité, ne sont pas prescrits."
 

Appel à témoins

La procureure a confirmé que l'enquête menée par la brigade de recherche de Mulhouse (BRM) a recueilli plusieurs témoignages et indices concordants, tendant à soupçonner l'existence de plusieurs faits d'agressions sexuelles sur mineur, et justifiant la perquisition et la mise en examen du suspect. "Un certain nombre d'éléments recueillis lors de la perquisition permettent de conforter les dénonciations et témoignages non pas d'une mais de plusieurs personnes, explique-t-elle. Il existe des charges suffisantes pour justifier sa mise en examen pour des faits de nature criminelle."

De plus, en raison des activités pastorales induisant une présence répétée auprès de jeunes, "il n'est pas exclu qu'il puisse exister d'autres victimes", toujours selon la procureure. C'est pourquoi les autorités souhaitent libérer la paroles d'éventuelles victimes supplémentaires. Le commandant de la BRM, Franck Elbachir, lance ainsi un appel à toutes les personnes souhaitant témoigner ou disposant d'informations relatives à l'affaire à appeler la gendarmerie au 03.89.63.42.62.
 

Le diocèse de Strasbourg veut coopérer avec la justice

La procureure tient néanmoins, malgré la publicité de cette affaire et la communication autour de cet appel à témoin, à rappeler la présomption d'innocence dont bénéficie Robert Bonan. 

L'archevêque de Strasbourg, monseigneur Ravel, a réagi suite à la conférence de presse. Dans un communiqué adressé à toutes les rédactions il "renouvelle la détermination absolue de l’Église pour que justice soit faite pour des crimes terrifiants. Et [il] assure les services de la justice de [sa] collaboration pleine et entière. En attendant les résultats de l’enquête, cette situation appelle transparence et prudence." Depuis son installation, monseigneur Ravel s'est engagé en faveur d'une libération de la parole au sein du diocèse de Strasbourg autour des affaires d'agressions sexuelles commises par des hommes d'église. Il avait notamment au travers de la lettre pastorale publiée le vendredi 7 septembre, demandé pardon aux victimes et dénoncé l'omerta régnant au sein de l'institution.
 

Revoyez ci-desssous la conférence de presse donnée par la procureure ce jeudi
 
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