Que se passe-t-il au Poney Parc de Blodelsheim dans le Haut-Rhin? La structure, qui se présente comme une pension axée sur le bien-être des chevaux et des poneys qu'elle accueille traverse une saison estivale pour le moins perturbée. Entre l'exploitant et l'ONF, le dialogue est compliqué. Face au risque de chutes d'arbres, la mairie a pris un arrêté de fermeture temporaire.
Sur le site Internet de l'Ecurie du Poney Parc, le message s'affiche en grand : "Parc fermé temporairement". Pareil sur les réseaux sociaux : "Fermé jusqu'à nouvel ordre". Mais les raisons qui ont conduit à cette situation sont difficiles à démêler.
François Beringer maire de Blodelsheim et à l'origine de l'arrêté de fermeture, explique qu'il n'avait pas le choix, après la chute d'un arbre et de branchages lors d'un orage mi-juillet. "Si un arbre tombe sur la tête d’un enfant, c’est de ma responsabilité de maire" dit-il, se réclamant du principe de précaution.
Mais justement: qui est responsable de la sécurité sur ce parc et de l'entretien des arbres ? L'Etat et donc l'ONF, propriétaire du domaine de 14 hectares, ou l'exploitant, c’est-à-dire la société Poney Parc représenté par Jacky Boesch bénéficiaire d'une convention d'occupation temporaire signée en 2008 ?
Pour l'ONF, les responsabilités sont clairement définies "la société Poney Parc se doit d’assurer la sécurité des lieux (....) Cette responsabilité implique l’entretien des lieux concédés ainsi que leur maintien en bon état de fonctionnement et de sécurité, affirme l'Office national des Forêt dans un communiqué, en ajoutant que certaines activités proposées par le parc n'étaient pas prévues dans l'accord initial. Cette convention ne prévoit pas l’organisation sur le site de festivals, mariages et spectacles accueillant plusieurs centaines de personnes."
Repérer les arbres malades
L'ONF estime qu'il est impossible de rouvrir le parc tant que la partie accueillant du public n'est pas entièrement sécurisée. L'organisme a donc dépêché des agents sur place le 23 juillet pour réaliser un diagnostic mais l'exploitant s'est opposé à leur intervention. Les évaluations ont été reportées au vendredi et lundi suivants, mais entretemps, l'exploitant affirme avoir coupé les arbres incriminés, avec l'aide de bénévoles. Il dénonce par ailleurs une intention de l'ONF qui selon lui "veut tout raser. C'est une catastrophe, ils vont détruire un beau site", s'insurge-t-il
Une position que l'Office des Forets réfute. "Dans la zone recevant du public, le diagnostic a porté sur une centaine d’arbres. Les risques identifiés sont la présence de charpentières sèches dans le houppier, de cimes sèches, la présence d’arbres morts sur pied, des fragilités dues à des blessures anciennes… etc. La solution consistera en un abattage et élagage des arbres dépérissants", précise un communiqué réactualisé lundi 29 juillet, suite à une nouvelle visite sur site.
L'ONF précise cependant que les arbres sont fragilisés par le changement climatique. Cela signifie que les travaux de sécurisation peuvent prendre du temps, peut-être un mois. L'ONF affirme qu'elle est consciente de la gêne occasionnée par la fermeture, et qu'elle veut agir au plus vite. Cependant, il y a des impondérables : des habitations à prendre en compte, des lignes électriques à proximité et qui impliquent que les travaux ne peuvent être entrepris sans les autorisations nécessaires.
En attendant, les usagers du Poney Parc s'impatientent. Ils étaient 160 à manifester il y a quelques jours pour sa réouverture. Et une pétition en ligne a recueilli d'ores et déjà près de 2 500 signatures.