En difficultés financières, une mosquée obtient un sursis supplémentaire d'un mois

À Mulhouse (Haut-Rhin), l'avenir du centre musulman An-Nour est en suspens. La mosquée est au cœur d'une bataille judiciaire depuis plusieurs années entre l'AMAL, l'association qui l'occupe, et son bailleur. La décision du tribunal judiciaire sera rendue le 11 avril 2024.

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L'avenir de la mosquée An-Nour de Mulhouse (Haut-Rhin) devait se jouer ce lundi matin 11 mars 2024 devant les juges de la chambre civile du tribunal judiciaire. Un sursis d'un mois supplémentaire lui a été accordé, le délibéré ayant été remis au 11 avril. 

D'ici là, l'AMAL (l'association des musulmans d'Alsace) à la tête de la plus grande mosquée de Mulhouse, doit trouver un million d'euros. C'est du moins l'objectif que l'association s'est fixé pour pouvoir rester dans les murs : son bailleur lui reproche de ne pas avoir payé ses loyers et lui a sommé de quitter les lieux. Une décision pour laquelle l'association avait fait appel devant cette même chambre civile le 19 février dernier. 

Dans la foulée, l'association a lancé une cagnotte en ligne. À ce jour, près de deux semaines après son lancement, 320 000 euros ont été collectés. Si on tient compte des dons versés par ailleurs, ce sont plus des trois quarts qui auraient été récoltés sur l'objectif d'un million d'euros. 

Une mosquée cathédrale

Le centre An-Nour, inauguré en 2021 après plus de 15 ans de travaux, a nécessité quelque 26 millions d'investissement pour sa construction. Plus de la moitié, 14 millions, provient de l'ONG Qatar Charity, l'autre moitié est constituée de dons de particuliers, d'entreprises ou d'organismes divers.

L'édifice de 2 500 mètres carrés a été conçu pour accueillir en plus de la salle de prière des espaces commerciaux, un groupe scolaire, une piscine de 25 mètres et un espace de bien-être. Plus qu'un lieu de culte, le centre An-Nour avait l'ambition d'être un lieu de vie pour les musulmans de l'agglomération mulhousienne.

Un imbroglio judiciaire

Après la dissolution de Qatar Charity en 2017, ces dons ont transité par le fonds de dotation Passerelles, principal propriétaire de la SCI Confluences, société civile immobilière créée dès l'origine du projet pour construire la future mosquée. 

Les ennuis financiers de l'association des musulmans d'Alsace vont commencer à la suite de la liquidation judiciaire du fonds Passerelles. Elle a été prononcée par le tribunal judiciaire de Paris le 14 janvier 2021 en raison de graves dysfonctionnements. Avec cette liquidation, l'association à l'origine du lieu de culte se retrouve donc dans la position de racheter les parts de sa propre mosquée pour éviter d'en perdre la gestion. 

Son président, Rabah Amara, et son vice-président, Nasser Elkady, présents à l'audience, ont refusé pour l'instant de s'exprimer en public. Ils ont simplement fait savoir qu'ils le feraient quand le tribunal aura pris sa décision, le 11 avril.

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