Une femme de 33 ans, enceinte, est morte dans la nuit de samedi à dimanche, percutée par son ex-conjoint en voiture à Riedisheim (Haut-Rhin). La procureure de Mulhouse a donné une conférence de presse ce mardi 21 mai pour apporter de nouveaux éléments concernant la victime et le suspect.
La procureure de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, a organisé une conférence de presse ce mardi 21 mai. Elle a communiqué de nouveaux éléments sur l'affaire du féminicide de Riedisheim (Haut-Rhin). Dans la soirée du vendredi 17 mai, une femme de 33 ans, enceinte, s'est fait percuter en voiture par son ex-conjoint.
Transportée à l'hôpital de Mulhouse puis au CHRU de Strasbourg, la victime a succombé à ses blessures samedi 18 mai. Elle souffrait de multiples traumatismes.
Le suspect, un homme de 44 ans, a été mis en examen pour homicide aggravé. Il a été placé en détention provisoire et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Un individu déjà condamné un mois plus tôt
Le 3 avril 2024, le suspect avait écopé de 18 mois de prison, dont huit mois ferme, pour des faits de violence conjugale. Cette peine comprenait une interdiction de contact avec son ex-compagne. La peine d'emprisonnement avait finalement été aménagée en une pose de bracelet électronique.
Seulement, l'homme n'a jamais purgé sa peine. "Il n’était plus domicilié à Mulhouse, il était enregistré à Arras (Pas-de-Calais). C’est le juge d’application des peines sur place qui devenait alors compétent pour fixer les modalités de mise en place de ce bracelet électronique. Il disposait de quatre mois pour appliquer la mesure d'aménagement de peine", explique la procureure de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
Malgré ces interdictions, l'individu se rend sur Mulhouse le 17 mai avec l'accord de sa compagne. "Ils souhaitaient se rencontrer pour évoquer la situation de leur fille de 22 mois." Cette dernière faisait l'objet d'un placement judiciaire depuis la condamnation du père. La procureure de Mulhouse évoque le "profil inquiétant" du suspect, qui "vivait dans la précarité et qui avait des addictions liées à l’alcool".
La femme probablement victime d'emprise
Après la condamnation de son ex-conjoint, la victime n'avait pas sollicité de mesure de protection. "Elle avait les éléments suffisants pour faire une demande de TGD (Téléphone Grave Danger, un dispositif censé prévenir les nouvelles violences que pourrait subir la victime, ndlr)", regrette Edwige Roux-Morizot.
La procureure pense que la femme était victime d'une "emprise amoureuse". "Elle avait la volonté de discuter avec son ex-conjoint malgré l’interdiction qui lui était faite et qu’elle avait sollicitée auprès de son avocat."
Ce 17 mai, une dispute éclate entre les deux ex-conjoints dans une voiture. L'homme aurait alors demandé à la victime de sortir du véhicule avant de la percuter. Interpellé par la police, le suspect aurait reconnu la dispute. Il nie toutefois "le caractère volontaire des faits".
Cette mort vient s'ajouter aux 49 féminicides déjà décomptés par l'association #NousToutes depuis le début de l'année en France.