L'homme placé en garde à vue lundi dans le cadre de l'enquête sur l'incendie d'un immeuble qui a fait cinq morts à Mulhouse a reconnu les faits. Il est mis en examen pour destruction volontaire ayant entraîné la mort. Il encourt la prison à perpétuité.
L'homme de 28 ans interpellé quelques heures après les faits est mis en examen pour "destruction volontaire par moyens dangereux ayant entraîné la mort, par moyens dangereux ayant entraîné une infirmité permanente et par moyens dangereux ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours". Le parquet, qui a demandé son placement en détention provisoire, a confirmé que le suspect résidait dans l'immeuble, Il était déjà connu de la justice "pour des faits de dégradations par incendie", selon le procureur de la République de Mulhouse, Dominique Alzeari.
Un mégot jeté dans la cage d'escalier
Le jeune homme aurait reconnu "avoir jeté un mégot de cigarette dans la cage d'escalier au niveau du sous-sol" de cet immeuble de 10 logements situé dans le quartier de Bourtzwiller, une zone de sécurité prioritaire au nord de Mulhouse. L'homme vivait seul, originaire du quartier, il était installé depuis trois mois dans cet immeuble. Quand les policers l'ont interpellé sur place la nuit du drame, il était en état d'ébriété.
Cinq personnes dont quatre enfants ont péri: une fillette de 9 ans, un garçon de 11 ans et son père de 53 ans, et deux enfants d'une autre famille âgés de 6 et 7 ans. Leurs corps ont été retrouvés par les pompiers dans les parties communes de l'immeuble. Piégées, "elles se sont dirigées vers un endroit qui leur a été fatal", a expliqué M. Alzeari.
Huit autres personnes ont été blessées, dont des femmes et des enfants, par des brûlures ou par des émanations de fumées toxiques. Parmi elles, trois, dans un état grave, sont hospitalisées dans des structures spécialisés pour grands brûlés
à Nancy et à Metz.
Le feu s'est déclaré dans la cave de l'immeuble peu avant minuit, et s'est rapidement propagé dans la cage d'escalier de l'immeuble, qui compte cinq étages. A l'arrivée des secours, un épais dégagement de fumées toxiques noyait la cage d'escalier, et les habitants survivant ont dû être évacués par les fenêtres. Selon les premiers éléments de l'enquête, les fumées sont la cause du bilan très lourd du sinistre.