L'avenir du centre musulman An-Nour de Mulhouse est incertain. Le tribunal judiciaire a ouvert le 11 avril une procédure de redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois.
La mosquée An-Nour de Mulhouse est placée en redressement judiciaire. La procédure a été ouverte jeudi 11 avril, avec une période d'observation de six mois, par les juges de la première chambre civile du tribunal judiciaire de Mulhouse.
Le tribunal, qui devait statuer en mars, avait accordé un dernier sursis d'un mois avant de rendre sa décision. La mosquée est au cœur d'une bataille juridique depuis plusieurs années entre l'association des musulmans d'Alsace (AMAL), qui l'occupe, et son bailleur.
Ce dernier reproche à l'AMAL de ne pas avoir payé les loyers et lui a demandé de quitter les lieux. Une décision pour laquelle l'association avait fait appel devant la même chambre civile le 19 février.
26 millions d'euros et 15 ans de travaux
Inaugurée en 2021 après des années de travaux et 26 millions d'euros d'investissement, la structure de 2 500 mètres carrés a été pensée pour être, au-delà d'une salle de prière, un lieu de vie pour les musulmans de l'agglomération mulhousienne.
Plus de la moitié du financement des travaux avait été pris en charge par l'ONG Qatar Charity dissoute en 2017. Après la dissolution de celle-ci, les dons avaient transité par le fonds de dotation Passerelles, principal propriétaire de la SCI Confluences, société civile immobilière créée pour construire l'édifice.
Les ennuis financiers de l'association des musulmans d'Alsace ont débuté quand le fonds Passerelles a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal judiciaire de Paris, le 14 janvier 2021, en raison de graves dysfonctionnements. Avec cette liquidation, l'association à l'origine du lieu de culte s'est retrouvée dans l'obligation de racheter les parts de sa propre mosquée pour éviter d'en perdre la gestion.