La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse a décidé mercredi la reprise du fabricant de machines de munitions Manurhin, ex-fleuron de l'armement français, par le groupe de défense des Emirats Arabes Unis Edic (Emirates Defense Industries Company).
Le tribunal a décidé d'un "plan de cession au profit de la société Edic avec une prise d'effet à (mercredi)", a indiqué le greffe. Fondé en 1919, Manurhin s'était rendu célèbre avec la fabrication des revolvers de la police, activité aujourd'hui abandonnée au profit de la production de machines de cartoucherie. L'offre de reprise d'Edic prévoit de conserver 104 salariés sur les 145 employés que comptait l'entreprise au moment de la mise en redressement judiciaire.
Trois autres groupes étaient candidats à la reprise de Manurhin: l'industriel de l'armement belge New Lachaussée, la PME française Odyssée Technologies et le groupe slovaque Delta Defence. Deux autres candidats, l'un tchèque l'autre français, ont retiré leur offre en ne se présentant pas à l'audience. Seul fabricant français de machines de munitions, Manurhin est en redressement judiciaire depuis le 13 juin après avoir été placé pendant un an en procédure de sauvegarde. Il est actuellement détenu à 60% par des investisseurs alsaciens et sa direction.
Celle-ci explique les difficultés du fabricant par les difficultés rencontrées à financer son développement. En conséquence, le chiffre d'affaires a chuté à 12,1 millions d'euros en 2017, soit moins de la moitié de 2016, alors que son carnet de commandes s'établit à 100 millions d'euros. La perte nette 2017 avait atteint 16,7 millions d'euros.