
Alexandre Caillarec (à gauche) et Nicolas Thollot-Arsac (à droite), les deux artistes inventeurs du beerpainting
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© NAART BEERPAINTING
Ainsi naît le beerpainting, du "pointillisme 2.0", selon ses auteurs. Cette technique consiste à appliquer sur le support (toile ou mur) le goulot d'une bouteille de bière trempé dans la peinture : "La difficulté c’est de bien cerner les zones, les dégradés. On a des zones bien noires, dans la chevelure par exemple. Le modelé des visages est rendu uniquement par les cercles du goulot. Plus on est proche de la toile, plus on voit les petits cercles du goulot, et plus on prend du recul plus on voit le visuel final".

Le goulot de la bouteille de bière sert de pinceau dans le beerpainting
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© Vincent Lemiesle, France Télévisions
Durant les six mois qui suivent, les deux artistes ne chôment pas. Ensemble, Alexandre et Nicolas multiplient les expositions à Paris, Nantes, Toulouse, Lyon. "C’est notre invention et j’ai envie de la montrer au monde entier, personne ne l’a fait avant nous." Et pour garantir leur indépendance par rapport aux galeries, les deux compères louent leurs propres locaux pour exposer leurs oeuvres.
A partir de là, les commandes affluent très vite : des particuliers qui veulent se faire portraitiser, des hôtels, des bars ou des restaurants, qui veulent refaire leur déco. "En deux ans, on a eu une quarantaine de commandes. Des particuliers, des live painting dans des bars ou des restaurants."

Les deux artistes multiplient les expositions en Europe
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© NAART BEERPAINTING
Après les grandes villes françaises, leur territoire s'agrandit à la Suisse, l'Allemagne, la Belgique. Ils exposent à Londres et Barcelone : "On essaie de s’exporter, on a fait une expo à Miami récemment. Mon collègue va à New York dans un mois. L’idée c’est d’être connu mondialement, d’exporter notre art un peu partout et créer un nouveau mouvement."

Nicolas Thollot-Arsac
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© NAART BEERPAINTING
Récemment, Nicolas Thollot-Arsac a posé son chevalet à Mulhouse (Haut-Rhin), ville dont est originaire sa compagne. Dans son atelier mulhousien, Nicolas peint ses sujets de prédilection : des personnages de BD, comme le capitaine Haddock, "parce que je suis un grand fan de Tintin", avoue Nicolas. Ou des personnages de jeu vidéo, comme Mario, par exemple. Le projet du moment : un triptyque autour de Coco Chanel. Dans le silence de son petit atelier, Nicolas est confiant et serein : "Aujourd’hui, ça va. En deux ans ça a commencé à bien marcher, je sors 7 ou 8 tableaux par mois."

Détails du capitaine Haddock et Mario, 2 peintures sur toile de Nicolas Thollot-Arsac
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© Vincent Lemiesle, France Télévisions
Mais pour autant, Nicolas Thollot-Arsac, ne s'endort pas sur ses lauriers. Il va s'attaquer du 24 au 28 février au mur de la rue de la Moselle : une surface en plein coeur de Mulhouse, de 11 mètres sur 5, dédiée aux artistes de street art. Pendant cinq jours, empreinte par empreinte, l'artiste va brosser une fresque au titre évocateur : "Retour vers le futur à Mulhouse".