Nicolas Thollot-Arsac, diplômé en arts appliqués, a co-inventé et développé "le beerpainting". Cette technique picturale consiste à utiliser une bouteille de bière comme pinceau. L'artiste va l'employer pour créer une peinture géante du 24 au 28 février à Mulhouse (Haut-Rhin).
L'histoire commence en août 2015 avec deux artistes en herbe, Alexandre Caillarec et Nicolas Thollot-Arsac, tout juste diplômés en métiers d'arts décor fresque et mosaïque de l’école Olivier de Serres. Au cours d’une séance commune de travail et de cogitation intense, l’étincelle créatrice met le feu à leur cerveau en ébullition : "On venait de boire un pack de bière, on avait des pots de peinture à côté. Les bouteilles étaient vides, on s’est dit pourquoi pas essayer de tremper nos bouteilles dans la peinture et ça a marché tout de suite, ça a fait tilt. Au bout de 30 minutes on avait un premier visage. Un mois après on faisait notre première exposition à Paris."
Ainsi naît le beerpainting, du "pointillisme 2.0", selon ses auteurs. Cette technique consiste à appliquer sur le support (toile ou mur) le goulot d'une bouteille de bière trempé dans la peinture : "La difficulté c’est de bien cerner les zones, les dégradés. On a des zones bien noires, dans la chevelure par exemple. Le modelé des visages est rendu uniquement par les cercles du goulot. Plus on est proche de la toile, plus on voit les petits cercles du goulot, et plus on prend du recul plus on voit le visuel final".
Durant les six mois qui suivent, les deux artistes ne chôment pas. Ensemble, Alexandre et Nicolas multiplient les expositions à Paris, Nantes, Toulouse, Lyon. "C’est notre invention et j’ai envie de la montrer au monde entier, personne ne l’a fait avant nous." Et pour garantir leur indépendance par rapport aux galeries, les deux compères louent leurs propres locaux pour exposer leurs oeuvres.
A partir de là, les commandes affluent très vite : des particuliers qui veulent se faire portraitiser, des hôtels, des bars ou des restaurants, qui veulent refaire leur déco. "En deux ans, on a eu une quarantaine de commandes. Des particuliers, des live painting dans des bars ou des restaurants."
Après les grandes villes françaises, leur territoire s'agrandit à la Suisse, l'Allemagne, la Belgique. Ils exposent à Londres et Barcelone : "On essaie de s’exporter, on a fait une expo à Miami récemment. Mon collègue va à New York dans un mois. L’idée c’est d’être connu mondialement, d’exporter notre art un peu partout et créer un nouveau mouvement."
Récemment, Nicolas Thollot-Arsac a posé son chevalet à Mulhouse (Haut-Rhin), ville dont est originaire sa compagne. Dans son atelier mulhousien, Nicolas peint ses sujets de prédilection : des personnages de BD, comme le capitaine Haddock, "parce que je suis un grand fan de Tintin", avoue Nicolas. Ou des personnages de jeu vidéo, comme Mario, par exemple. Le projet du moment : un triptyque autour de Coco Chanel. Dans le silence de son petit atelier, Nicolas est confiant et serein : "Aujourd’hui, ça va. En deux ans ça a commencé à bien marcher, je sors 7 ou 8 tableaux par mois."
Mais pour autant, Nicolas Thollot-Arsac, ne s'endort pas sur ses lauriers. Il va s'attaquer du 24 au 28 février au mur de la rue de la Moselle : une surface en plein coeur de Mulhouse, de 11 mètres sur 5, dédiée aux artistes de street art. Pendant cinq jours, empreinte par empreinte, l'artiste va brosser une fresque au titre évocateur : "Retour vers le futur à Mulhouse".