Une audience de conciliation se tenait ce mardi 17 novembre au conseil des prud’hommes de Mulhouse. Sur la table, le dossier de Sébastien Klem, licencié pour faute grave après avoir passé un test Covid-19 qui s’est révélé positif. Aucun n'accord n'a été trouvé avec M2A Habitat.
L’affaire avait fait grand bruit au début du mois d’octobre dernier. De retour de congés, Sébastien Klem, 41 ans, effectue un test PCR qui se révèle positif. L’office HLM M2A Habitat, son employeur, le licencie pour faute grave. Il lui reproche d’avoir mis en danger la vie de ses collègues. Une audience de conciliation se tenait ce mardi 17 novembre au conseil des prud’hommes de Mulhouse.
Retour en arrière
Trois mois après son licenciement, Sébastien Klem reconnaît une chose : avoir réalisé son test sur ses heures de travail. Le 16 juillet dernier, alors qu’il revenait d’un rendez-vous chez des locataires de l’office HLM M2A Habitat, il s’arrête sur un parking de supermarché où des tests PCR sont proposés gratuitement. Il retourne ensuite travailler. En fin de journée, le laboratoire lui apprend qu’il est positif au coronavirus, information qu’il transmet à son employeur.L’office HLM M2A lui reproche un "comportement irresponsable". Selon l’organisme, il n’aurait pas dû effectuer son test sur ses heures de travail, pour ensuite revenir à son bureau. Il aurait dû rester chez lui et faire du télétravail dans l’attente des résultats du test. L’employeur met en avant le non-respect des protocoles santé et sécurité mis en place. Eric Peter, le directeur général, estimant "qu’on ne joue pas avec la vie des gens", n’aurait pas eu d’autre choix que de le licencier.
Une audience de conciliation de quelques minutes
L’audience de ce mardi 17 novembre au conseil des prud’hommes de Mulhouse n’aura duré que quelques minutes. Chacun campe sur ses positions. Maître Julien Demael, avocat de M2A Habitat, s’explique : "Un licenciement pour faute grave n’est jamais pris à la légère. Pour M2A Habitat, la faute est caractérisée. Et c’est bien sûr une question de fond qui devra être tranchée par le conseil des prud’hommes".Quant à Sébastien Klem, il répète ce qu’il dit depuis trois mois : "Non, je n’avais pas de suspicion de Covid quand je suis allé faire le test. J’ai simplement réalisé mon devoir de citoyen, comme c’était dit dans les médias. Je suis passé devant ce drive-Covid. Je n’avais aucun symptôme. Ce que j’attends aujourd’hui, c’est que l’on reconnaisse que je n’ai pas voulu mettre volontairement la vie des autres en danger. Je ne suis pas un assassin".
Ce père de famille de 41 ans dit vivre une triple peine : "D’abord, on apprend qu’on a le Covid, ensuite on prend un licenciement pour faute grave, ce qui est un gros choc. Enfin, on vous accuse médiatiquement que vous avez mis la vie des autres en danger. Ce qui est faux. Pour le marché du travail, j’ai une étiquette d’assassin et c’est très dur à vivre". Les deux parties se retrouveront le 2 février 2021 devant les prud’hommes de Mulhouse.