La famille d'un homme décédé après un mauvais diagnostic a porté plainte contre le Samu de Mulhouse. Un autre homme, toujours en vie mais souffrant de séquelles après une prise en charge insuffisante, a également saisi la justice.
Alors que le Samu est déjà dans la tourmente après l’affaire Naomi Musenga, dont l’appel à l’aide a été ignoré, deux plaintes ont été récemment déposées contre le Samu de Mulhouse.
"Traumatisante", c’est ainsi que Christophe Musslin qualifie cette nuit de mai 2016, où il fait un infarctus. "J’avais des douleurs insupportables, et lors de mon appel au Samu je n’ai pas été écouté comme je voulais que ce soit le cas", raconte ce père de famille. Pourtant, il compose le 15 par deux fois, mais malgré la description de ses symptômes, le Samu lui conseille de se rendre par ses propres moyens à l’hôpital. Là, c’est in extremis qu’il échappe à la mort. Souffrant de séquelles, Christophe Musslin a entrepris de nombreuses démarches, et a fini par porter plainte contre le Samu. Sa volonté : "faire en sorte que ce genre de situation ne se reproduise pas".
Une deuxième plainte a été déposée envers le Samu de Mulhouse, pour des faits remontant cette fois à 2017. Mohand Messara est décédé après ne pas avoir été pris en charge par les secours, son cas n’ayant pas été considéré comme une urgence vitale. Pourtant, à l’hôpital où il se rend à pied, on lui diagnostique une phlébite et une embolie pulmonaire. Il décédera quelques jours plus tard. Aujourd’hui sa famille a saisi la justice, en s’appuyant sur l’enregistrement de l’appel. "La famille se pose surtout des questions. Elle a besoin de réponses, et pour cela une enquête est nécessaire", déclare Lionel Binder, avocat de la famille Messara.