Un grand chantier de plantation de 24.000 arbres a démarré sur la promenade de la Doller au nord de Mulhouse. Une forêt plantée selon la méthode Miyawaki sur 8000 m2. Cette forêt ne connaîtra pas de présence humaine pendant au moins 30 ans.
De plus en plus de villes s'intéressent aux forêts urbaines, dans l'optique de renaturer les zones bétonnées, pour créer des îlots de fraîcheur et des pièges à pollution. C'est le cas de Mulhouse. La Ville s'est lancée avec l'objectif de planter 34 hectares d'ici cinq ans. L'opération a débuté le long de la promenade de la Doller il y a une dizaine de jours, avec la plantation d'une forêt de type Miyawaki, en bordure de l'autoroute A36. Des entreprises locales et l'ESAT des papillons blancs de Colmar sont à pied d'oeuvre.
Coût de l'opération, 200.000 euros, financé par la municipalité et une quinzaine d'entreprises locales mécènes. Le projet est proposé par l'entreprise Trees-everywhere qui se fixe le challenge de planter un milliard d'arbres avec les communes de France. Olivier de Montety, le directeur général, nous explique cette méthode japonaise de renaturation.
Qu'est ce qu'une forêt "Miyawaki" ?
Il s'agit de la reconstruction d'une forêt naturelle, aidée par l'homme au démarrage. C'est d'abord le fait de planter des espèces locales, ensuite c'est le fait de planter de manière extrêmement dense, 3 arbres au mètre carré, et enfin c'est le fait de planter des espèces très variées. Donc on aura à la fois des buissons qui feront 1 mètre à 1 mètre 50 à l'âge adulte, des petits arbres jusqu'à 6 mètres et puis des moyens et grands arbres qui pourront aller jusqu'à 30 mètres.
Quel est son intérêt ?
C'est de reconstituer une forêt de type primaire, donc c'est un puit de carbone, la deuxième valeur, c'est qu'on fait une espère de réacteur à biodiversité, on démarre avec 40 espèces d'abres à Mulhouse, et puis on va avoir des insectes, des animaux, des oiseaux et probablement d'autres végétaux qui vont s'installer, donc on recrée une zone de nature. On aide la nature à recréer quelque-chose très vite.
A quoi va ressembler celle de Mulhouse ?
L'objectif c'est un peu plus de 8.000 mètres carrés, sur lequel on plante 24.000 arbres, soit trois arbres au mètre carré, de quarante espèces différentes. On a travaillé avec des botanistes et des naturalistes locaux, en liaison avec la ville. On a une densité qui est déjà très forte. La plantation n'est pas terminée, il reste 6000 arbres à planter pendant les deux ou trois jours à venir.
On a une longue bande de 500 mètres autour de l'autoroute et qui va faire entre 10 et 30 mètres d'épaisseur, avec un arbre tous les 50 centimètres environ. On aura une barrière anti-bruit qui va monter à 5, 10, 15 mètres de hauteur, et qui fait que la nuisance de l'autoroute sera on l'espère, extrêmement réduite pour la partie du parc, avec la zone humide, qui a été mise en place le long de l'Ill.